Mezzanine, mes amours, mes gouttières…

C’est sans doute parce que le chantier avance trop vite que j’ai du retard dans la mise à jour du blog (ou peut-être aussi parce que je me suis laissé déborder par le fil des évènements, mais je préfère quand même ma première hypothèse).

On ouvre ce billet avec le dernier week-end du mois de février 2016 : point de soleil à l’horizon, et on a presque encore des courbatures (souvenir du précédent épisode de tranchées), voilà qui annonce une plutôt morne journée. Maintenant que le toit est fini, on attaque les gouttières de la dépendance, et je dois avouer que je ne trouve pas que ce soit une thématique très motivante… enfin quand faut y aller, faut y aller !

On doit d’abord installer des planches de rive : ce sont des sortes de bandeaux – en PVC, dans notre cas – sur lesquels on fixera la gouttière elle-même (ça permet également de protéger de la pluie les morceaux de charpente qui dépassent du toit). Mickaël présente une planche de rive pour s’assurer qu’elle convient et voir où il faut la découper (je vous rassure, le machin vert bizarre c’est seulement le film de protection qu’on enlèvera ensuite…). Au passage, j’ai un regain d’espoir en remarquant qu’un site classe les planches de rive dans “éléments de finition”, ça donne un peu l’impression qu’on avance, l’air de rien (même si quelque chose me dit qu’on est loin du stade où tu te dis : “ah c’est fini, reste plus qu’à ranger la vaisselle !”).

Présentez... planches de rive !

On enchaîne sur la mise au bon format avec la scie sauteuse…

Qui a dit que c'était le bazar ?

Puis on procède à la pose, et ainsi de suite…

Dis donc, y'a même un crochet de gouttière en avance !

Quelques minutes plus tard, Mika commence à fixer les crochets qui soutiendront la gouttière. Pour la petite histoire, ce sont des fixations métalliques récupérées sur les gouttières de l’ancienne dépendance avant sa destruction sauvage (je m’étais donné bien du mal à enlever les 187 clous qui retenaient ces crochets…).

Capitaine Crochet ?

Mais d’ailleurs, on a même récupéré une bonne partie aussi de la vieille gouttière de l’ancienne dépendance… Y’a plus qu’à installer tout ça, et on n’y verra que du feu ! (ou que de l’eau, hum hum)

Désolé pour le contre-jour...

Alors qu’approche l’heure du repas (et vous l’aurez compris, la nourriture revêt une certaine importance pour les ouvriers que nous sommes), je crois qu’on peut dire que l’essentiel de l’avancement de la journée est déjà derrière nous. En effet, comme le dit si bien la chanson : “Il pleut, il mouille, c’est la fête à la grenouille”. A l’heure de la sieste, nous troquons donc notre tenue d’ouvriers contre celle d’architectes d’intérieur (n’essayez pas d’imaginer à quoi ça pourrait ressembler, c’est une métaphore). Au lieu d’attraper une pneumonie, et maintenant que la majeure partie du “gros œuvre” est finie, on essaye de réfléchir à comment on va pouvoir aménager la dépendance…

Rien de définitif pour le moment...

Il ne s’agit pas simplement de choisir où sera la piste de bowling (?), mais essayer de trouver une répartition des espaces qui tienne compte de l’emplacement supposé des quelques meubles, des contraintes techniques, et bien sûr de l’aspect pratique. Quand j’imagine un bar américain qui marquerait une frontière entre cuisine et salon, Mika pense déjà à de (lointains) aménagements différents, donc à un meuble plus léger et mobile / escamotable si besoin. Alors qu’il est très pragmatique sur les dimensions et la mise en pratique, je suis déjà en train de dessiner les casseroles sur notre schéma (j’exagère un peu, certes). Enfin heureusement, ce genre de discussions nous permet généralement d’arriver à un consensus, ça va qu’on est seulement 2 pour choisir ! (par exemple, j’ai su rester ferme quand Mika a voulu installer les toilettes au milieu du salon)

D’ailleurs, un des jeux préférés de Mika, c’est de me poser régulièrement des questions qui commencent par “Est-ce qu’on fera…” / “Comment tu imagines…” / “On choisit quoi pour…” : c’est déjà assez complexe de répondre à ce genre de questions à chaud, sans doute encore plus quand on est de nature indécise comme moi, et qu’on ne maîtrise pas tous les tenants et aboutissants du sujet ! Mais je ne perds pas espoir, petit à petit on arrive à dégrossir les choix à faire…

Après ces intenses réflexions, et histoire de donner l’impression qu’on travaille quand même un peu, on revient au chantier le temps d’avoir un avant-goût de la journée du lendemain. Mais à quoi peuvent donc servir ces grosses poutres que Mika rabote pour leur donner un meilleur aspect… ?

La partie gauche est rabotée, et la partie droite reste à faire.

Allez, je vous laisse encore quelques secondes pour chercher… Après le passage du rabot, c’est au tour de la règle d’entrer en action pour repérer l’emplacement de futures encoches.

Indice en bas de votre écran : dans ces (futures) encoches viendront loger des solives.

Comme vous n’avez toujours pas trouvé, je suis obligé de vous aider (quand même, je suis bien plus sympa que ce rat de Julien Lepers). Ces poutres / madriers vont constituer la structure de la future mezzanine de la dépendance : la charpente, quand tu crois que c’est fini, ben en fait non (mais c’est quand même bien plus simple que la ferme du toit). Allez, bonne nuit…

Hého, dormez pas, c’était une blague : il est déjà temps de se lever à nouveau et retourner sur le chantier ! Par curiosité, je cherche le dicton de ce dimanche 28 février : “Beau ciel à la saint Romain, il y aura des denrées et du bon vin”. Hum, comment dire… Vu le temps bien pourri, j’en déduis que nous vivrons d’amour et d’eau fraîche dans les prochains mois ! Enfin, n’écoutant que ma motivation ma résignation, j’assiste Mika dans la pose de la gouttière Nord (là je retranscris ce qu’il dit, moi j’appelle ça “la gouttière du côté des voisins”, un peu plus long mais on comprend directement). Sur ce pan du toit, on opte pour une gouttière plus petite en PVC puisque la dépendance est mitoyenne avec les voisins, donc en théorie les gouttières ne doivent pas dépasser au-delà de notre terrain (même si je doute qu’une Brigade des Gouttières nous verbalise si c’était le cas, enfin les problèmes de voisinage arrivent bien vite, alors dans le doute…).

On est d'accord, il en manque un morceau.

Après cette petite parenthèse “gouttière”, on va ENFIN pouvoir parler à nouveau de charpente et surtout… de la future mezzanine ! Ce que vous voyez là, c’est ce qui va nous occuper une bonne partie de la journée, l’air de rien… (on dirait presque qu’il y a du soleil sur cette photo, mais en fait pas tellement, il y a surtout du vent)

Tracé des zones à évider.

Mickaël et moi nous mettons au travail : pas de jaloux, chacun a sa poutre et ses outils…

Le bonnet lui va si bien !

Le travail au ciseau et au maillet est tout un art, il faut enlever du bois mais pas trop quand même…

Gratte gratte gratte...

On a dit : PAS TROP QUAND MÊME ! (oups)

La rédaction taiera le nom de celui qui a commis cette malheureuse bavure.

Après bien des coups de maillet, nous parvenons à terminer la découpe des encoches dans les poutres avant la fin de la journée. Objectif de l’opération : fixer ces poutres sur les 2 murs opposés de la dépendance, pour ensuite venir “insérer” des solives dans chacune des encoches. On obtiendra alors un solivage (plusieurs planches en paralèlle) sur lequel on pourra poser le plancher de la mezzanine. Un petit schéma avec une coupe transversale pour rendre plus limpide mon explication :

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Dans la semaine qui suit, on travaille quelques heures par ci et par là sur le chantier après la journée de boulot. J’avais déjà enduit dans le week-end une bande du mur, là où seront fixées les poutres de la mezzanine (parce que non, je ne vous raconte pas absolument TOUT ce qu’on fait, sinon je passerais plus de temps sur ce blog que sur le chantier !). Avec un peu d’attention, vous pourrez voir les trous percés par Mika sur la photo…

Petits points noirs = trous de fixation pour les poutres.

On va utiliser un scellement chimique pour ancrer très solidement les tiges filetées qui soutiendront les poutres elles-mêmes. Comme on peut s’en douter, c’est une technique souvent utilisée pour fixer les charges lourdes au mur, là où de simples chevilles ne suffiraient pas, et qui repose sur une réaction chimique entre deux produits (et paf, ça fait des chocapics un scellement chimique). Pour celles et ceux qui veulent un mini-tutoriel sur le scellement chimique, voir cette page ! Sinon, voici donc la cartouche utilisée :

Rien ne lui résistera.

(NDLR : éclair de génie en écrivant ces lignes, je viens de comprendre pourquoi on appelle “pistolet” l’outil qui appuie sur la cartouche pour en faire sortir le produit ! hum)

Grâce à cette astucieuse “tétine”, les deux composants jusque-là séparés dans la cartouche viennent se mélanger :

L'embout magique !

(je sais pas vous, mais ce principe me fait furieusement penser à l’histoire du dentifrice “à rayures” qui sort miraculeusement du tube avec ses jolies stries… ce n’est pas de la magie, c’est une vaste arnaque… ou du génie, j’hésite encore !).

Bref, tout ça pour dire qu’une fois qu’on a mis le produit magique, dans le trou du mur, on viendra y insérer ensuite de grosses tiges filetées (diamètre 10) : selon Mickaël, chacune d’entre elles peut supporter une tonne, rien que ça ! (en même temps il dit ce qu’il veut, je suis pas allé vérifier)

Ah on rigole moins là...

Tiges en cours de fixation : le temps de repos dépend de la température, logique pour un scellement... chimique !

Comme il fait bien vite nuit, on rentre les madriers dans la maison principale pour les peindre, même si on se retrouve rapidement à l’étroit…

Toujours notre fameuse teinte

Un autre soir de la semaine, on met en place les madriers sur les tiges qui sont à présent solidement fixées.

Et voilà le travail !

On voit les boulons de plus près.

On peut alors attaquer le solivage : Mika scie les solives pour obtenir la bonne largeur (je viens de relire tout le billet, j’avais écrit “volige” à la place de “solive” presque partout… on s’y perd avec tous ces termes !).

Houston, on a un problème de grillage qui s'effondre à l'arrière-plan !

On présente la solive pour vérifier que la longueur convient et surtout évaluer l’épaisseur qu’il faut raboter au niveau de l’encoche pour ça loge juste (mieux vaut que les solives ne “flottent” pas trop, surtout qu’elles risquent de se rétracter un peu en séchant) :

Visiblement ça coince...

Après quelques passages de rabot aux extrémités, la première solive est posée :

Et c'est pas fini !

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Le week-end suivant arrive bien vite, et avec lui un brin de soleil. Pour entamer cette journée du samedi 5 mars, Mickaël s’attaque au passage du tuyau d’évacuation pour le relier à la canalisation déjà mise en place à l’extérieur de la dépendance (vous vous souvenez, la tranchée, les courbatures, tout ça ?). Pour ce faire, il utilise un combo magique en associant une perceuse et une scie cloche que vous voyez sur la photo suivante (au centre de l’image je veux dire, le truc à droite avec des poils c’est un balai !).

Ingénieux, non ?

Début du forage...

Installation d'une jonction en T (faites coucou à Mika, dont le gant rouge dépasse de l'autre côté !

On raccorde à la canalisation (durement) enterrée au préalable.

Après cette tâche peu excitante, on continue à avancer sur la mezzanine : l’ajustement et la mise en place des solives se fait assez rapidement. Avant la pose, je suis chargé de vérifier sommairement que les solives sont bien droites et de choisir leur meilleur profil (ce n’est pas une blague, puisque leur dessous sera visible depuis le salon, même s’il y aura une ou deux couches de peinture d’ici là…).

Un petit coup de rabot...

...et de trois ! (enfin pas vraiment, si on regarde bien)

Dans la matinée, toutes les solives sont ainsi posées :

Mika teste la solidité de la structure.

Voilà qui commence à nous donner une meilleure idée des volumes une fois que la mezzanine sera installée :

Vue depuis le hublot, côté rue.

L’avancement de la mezzanine nous met du baume au cœur, alors on se consacre à diverses activités plus ingrates, parmi lesquelles la suite de la gouttière du côté des voisins.

Presque mignonne, cette mini-gouttière, non ?

Mickaël découpe le second cornichon… (c’est bon, personne n’a oublié le code convenu ensemble dans ce billet ?)

Opération cornichon : le retour !

De mon côté, je m’occupe de la mise en peinture de la mezzanine. On se dit que la peinture c’est une activité de feignasse, mais alors la peinture aérienne, c’est carrément plus sportif qu’on ne l’imagine. En équilibre sur l’échelle, il faut aller colorer le moindre petit coin de bois encore sec, vraiment pas de tout repos !

Allez courage Stéphane !

Pendant que j’inaugure avec talent le 1er championnat béglais de peinture acrobatique (même si mon art reste malheureusement incompris), Mika s’amuse à creuser sous les fondations pour préparer l’arrivée des gaines dans la dépendance : eau, électricité, télécom, VMC (je crois que j’ai rien oublié).

Le voilà qui revient avec sa brouette !

Et voici ce que donne la sortie des gaines de l’autre côté, à l’intérieur de la dépendance :

En attente de raccordement.

Petite fantaisie pour finir la journée (et l’excédent de peinture) : j’ai l’autorisation de customiser l’une de nos échelles en peignant ses barreaux. Le résultat est juste… étrange !

Les goûts et les couleurs...

Après une bonne nuit de sommeil, on enchaine sur le dimanche 6 mars. De bon matin (ou presque), Mika pose le second cornichon (désolé mais quand on a un concept qui marche aussi bien, il faut aller jusqu’au-bout du truc…).

Mais quel superbe cornichon ! (celui peint en rouge)

On avait au départ envisagé de couler une véritable dalle en béton dans la dépendance mais après réflexion, ça nous semble assez fatigant si on le fait nous-mêmes (bétonnière), et faire venir un camion-toupie est pratique mais généralement assez coûteux et pas de tout repos non plus. Pour ces différentes raisons, on s’achemine finalement vers la pose d’une chape plus légère, mais au préalable il faut niveler et isoler “version millefeuille” : une couche de galets pour aplanir au-dessus des gravats, puis du sable pour ajuster plus finement le niveau, et enfin une couche de polystyrène pour l’isolation (c’est une solution qui convient assez bien pour une structure de taille modeste comme la dépendance).

Voilà pourquoi on retrouve Mickaël en train d’exploser tous les gravats qui dépassent trop. Pas tellement mieux de mon côté, j’en suis réduit à fouiner / soulever / gratter les tas de gravats du jardin pour retrouver des gravats supplémentaires pour remonter légèrement le niveau du sol dans la dépendance, qui est encore légèrement insuffisant.

On frise l'indécence.

Il faut dire que j’oublie une précision importante : on ne peut bien sûr pas mettre n’importe quoi sous la dépendance. Il faut de “bons gravats”, idéalement des parpaings, ou du moins des matériaux qui ne risquent pas de pourrir / se désagréger / s’effriter… On est tellement désespérés dans notre quête qu’on en vient même à déterrer des plaques de béton coulées au beau milieu du jardin pour une raison qui nous échappe !

De toute façon, il fallait les enlever...

Après bien des efforts, on décide que le sol est convenablement nivelé (grossièrement, certes).

La vue d'ensemble, c'est ça qui compte !

Cette activité terminée, Mika pose un drain en bordure de dépendance, au niveau de la “frontière” avec nos voisins : le principe est que l’eau passe à travers le tissu et s’écoule dans le tuyau plutôt que l’humidité remonte dans les murs de la dépendance.

Et que ça coule...

Pour terminer le week-end en beauté, Mickaël fait preuve d’une grande inventivité (ce n’est pas de l’ironie !) : avec quelques morceaux de bois et un grillage, il bricole un tamis qui nous sera bien utile pour la suite des évènements, on en reparlera dans un prochain billet…

Fabrication du prototype en cours...

Test du tamis...

Résultat plus que concluant !

Voilà ce qu’on peut dire sur l’avancement du chantier ces dernières semaines, j’ai réussi avec ce billet à éponger le plus gros du retard dans l’actualisation du blog… Ne ratez pas les prochains épisodes de “La petite dépendance dans la prairie” : on parlera bien sûr mezzanine, mais aussi chape de béton, porte d’entrée et… potager ! 🙂