Millefeuille au mortier

Le temps file, et j’ai déjà (encore?) deux ou trois semaines de retard dans l’actualisation du blog…

Il s’en passe des choses (sur le chantier et dans la vie quotidienne) et la cadence est dure à tenir, même si j’aime partager avec vous la progression des travaux ! Trêve de bavardages, petite mise en jambes (ou en bras, plutôt) après le travail au soir du mardi 8 mars, avec l’arrivée des sacs de “gravier de construction”. Les guillemets, parce que c’est ce qu’il y avait marqué sur les sacs, pour ma part je dirais que ce sont plutôt de (jolis) petits cailloux. Quoi qu’il en soit, l’objectif est d’affiner le niveau du sol, jusque-là grossièrement constitué par les gravats (vous n’avez quand même pas déjà oublié l’épisode précédent ?).

35 kilos par sac : c'est cadeau !

Un petit coup de cutter pour ouvrir le sac et on déverse...

On étale les petits cailloux...

Comme il ne fait pas encore totalement noir et qu’on voit vaguement quelque chose (!), on décide de passer les gaines souples de la VMC dans les tuyaux déjà enterrés à cet effet. Evidemment, qui dit VMC dit… ventilation (merci à ceux qui suivent), ce qui implique un circuit avec 2 gaines : une pour l’entrée d’air “neuf” et l’autre pour la sortie d’air “vicié”. Je vous épargne quelques détails sur la gaine qui jaillit du carton comme un diable à ressort, Mika qui saucissone le bout du bazar avec un câble pour tirer dessus, pendant qu’à l’autre bout du tuyau, moi je pousse… nous avons fini par y arriver ! Passionnés de VMC, ne vous en faites pas : on reparlera plus tard de la ventilation, il faut dire qu’on a acheté un système de folie pendant les soldes (double flux et tout, un peu plus et on avait le lecteur mp3 intégré).

C'est plus compliqué qu'il n'y parait...

 

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C’est parti pour un nouveau mercredi de chantier : ce 9 mars, on se met au travail dans la bonne humeur et le soleil (ce qui va souvent de pair). Je m’attaque à la peinture de la porte de la dépendance : même si en théorie le bois est déjà traité et protégé, Mika préfère qu’on passe d’abord un apprêt (sorte de couche de préparation incolore, dans notre cas c’est toujours notre fameux traitement anti-bébêtes).

Notre chère porte (dans tous les sens du terme).

De son côté, Mika continue la mezzanine : il prévoit le palier où l’on arrivera en montant à la mezzanine, en laissant vide la partie dédiée à la “cage d’escalier” (en réalité, ça sera plutôt un mélange entre escalier et échelle de meunier…).

Premier morceau posé (indice : celui qui n'est pas peint).

Et voilà le travail !

Je m'empresse de peindre le rajout : ça traine pas !

Il fait tellement beau et bon que Mika n’a plus envie de travailler en intérieur : ses origines périgourdines refont surface, l’appel de la forêt du jardin est trop fort ! Quelques planches, une poignée de clous, un marteau : notre Robinson Crusoé de la rénovation nous fabrique un superbe bac pour faire un carré potager (ou un rectangle potager, c’est vous qui voyez…).

Et ce n'est qu'un début...

J’ai bien avancé entre temps, la porte est maintenant peinte :

La couleur parait bizarre à cause du soleil, et il manque encore une couche... (ou idéalement deux même hum)

Pour terminer la journée, Mika découpe et enduit l’encadrement de la porte :

Voilà qui est plus net.

 

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Samedi 12 mars : pour s’échauffer, on déverse quelques pelletées de sable à l’emplacement de la future salle de bains. Vous l’aurez compris : en procédant ainsi (gravats > cailloux > sable), on obtiendra progressivement un sol parfaitement plat.

Sur la plage abandonnée, coquillage et crustacés... (ah non, je m'égare)

Mickaël poursuit avec la pose du cadre de la porte d’entrée…

Tout est calculé !

Mise en place des cales pour maintenir la porte au bon niveau pendant le vissage sur l'encadrement.

… pendant que juste à côté, je casse les fondations de l’ancienne dépendance qui dépassent un peu trop du sol (ça se passe au premier plan, et c’est une activité qui réchauffe !) :

Entre temps, Mika n'a (presque) pas bougé !

Et voici notre jolie porte une fois posée (la rédaction s’excuse pour le cadrage approximatif de la photo) :

Mika a même fait les joints !

On poursuit avec l’étalage du sable…

Qui se dévoue pour lui dire que le rateau est dans le mauvais sens ?

… et le damage / lissage.

Objectif : définir un niveau de référence le long des murs !

Principal outil pour cette opération : la règle.

Ambiance jardin japonais : interdit d'éternuer.

On peut deviner la disposition de la future salle de bains sur cette photo à la superbe légende :

OK ?

Après une bonne nuit de sommeil, j’entame le dimanche 13 mars par une activité grandement artistique (mais assez vite lassante quand même, et ce n’est qu’un début) : passer au pinceau de l’apprêt sur les diverses ouvertures de la dépendance. Au passage, je suis preneur si quelqu’un peut m’indiquer la dénomination du machin sur la seconde photo, c’est-à-dire la partie supérieure d’une porte qui peut s’ouvrir indépendamment du battant principal pour aérer (je suis même tombé sur une page de vocabulaire des portes et des ouvrants, pas inintéressant mais j’ai toujours pas le bon terme…).

Cadre de la fenêtre d'abord...

...au tour de l'ouverture de la porte !

Mika se concentre sur l’avancement du sol : pose du polyane (film étanche, si avec tout ça l’eau arrive quand même à remonter…) et mise en place des plaques de polystyrène extrudé, c’est-à-dire pas celui qui s’effrite en laissant des milliers de petits grains blancs chez vous. Vous pouvez froncer des sourcils, moi aussi je trouvais ça bizarre de mettre du polystyrène au sol : c’est en réalité un matériau qui a de bonnes qualités d’isolation thermique, et sur lequel on peut sans souci poser une petite chape (en tout cas pour une construction de taille modeste, comme la dépendance).

Le millefeuille continue de gagner en épaisseur...

On profite du beau temps pour continuer la mise en place de notre carré potager : regardez comme Mika est heureux de gratouiller la terre ! Avec l’aide de sa maman, on tamise sans relâche pour offrir à notre futur potager la meilleure terre qui soit.

Petit à petit, le potager se remplit (de terre, pour le moment).

Résultat du tamisage : on a pas travaillé pour rien !

Et voilà, prêt à semer les radis ! (pour une fois que c'est vrai...)

Tout ce travail mérite bien une part de (délicieuse) tarte chocolat-framboise, non ?

Argh, ça me donne à nouveau envie d'en manger !

Ne nous égarons pas : j’ai encore un cadre de fenêtre à peindre !

Couleuuur, pimeeeent, que j'aime ta ta couleuuur...

Je pense que les fabricants de menuiseries sont des êtres particulièrement vicieux : on dirait qu’ils conçoivent leurs produits de façon à ce qu’il y ait le maximum de recoins / bandes étroites / rainures impossibles à peindre sans dépasser (ou alors avec un pinceau à maquillage, je sais pas ?). Les débuts sont donc un peu hésitants, un peu comme si on devait se mettre du vernis à ongles avec des gants de boxe : à ne pas essayer chez vous, enfin ce n’est qu’un conseil d’ami ! La première couche de lasure donne souvent l’impression d’être très imparfaite : le bois semble être mal recouvert par endroits, tandis que le pinceau laisse des “pâtés” de peinture ailleurs. C’est pour ça qu’on doit idéalement (= si on a suffisamment de courage) passer 3 couches ! (tout ça n’est pas sans me rappeler Septator, le rasoir à 7 lames… si si je vous assure ! hum)

Et on s'applique !

Allez, quelques derniers efforts pour remplir la remorque de déchets (“poubelles” de chantier + vestiges de nos anciens amis anarchistes) et le week-end prend déjà fin !

Non, la scie ne part pas à la déchetterie... (il parait que d'autres font pire en jetant les clés de la voiture !)

 

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En début de semaine, Mickaël pose une mini-chape de mortier pour le sol de la future douche (tout ça en 1h tranquillement après le boulot, mais quel homme !). Précisons au passage qu’il raconte à qui veut bien l’entendre que j’ai fait un caprice pour avoir absolument une douche à l’italienne, mais il sera bien content de pouvoir en profiter (et je saurai le lui rappeler) quand on habitera la dépendance pendant 10 ans le temps de faire les travaux de la maison principale !

Evidemment, la particularité de la chape dans la douche est de ne pas être plane pour faciliter l'évacuation de l'eau vers la bonde !

On prépare également la suite des évènements en ramenant d’autres plaques de polystyrène et du sable en grande quantité.

Chef de chantier perdu dans ses pensées... (mieux vaut ça que dans ses plans)

Nous avons (encore) pris notre journée du mercredi pour avancer le chantier. Au programme des réjouissances : pose de la chape de la salle de bains ! Pour l’occasion, on ressort la bétonnière et on révise ses classiques : pour faire un bon gâteau mortier, il nous faut :

  • 5 seaux de sable
  • 1 seau de ciment prêt à l’emploi
  • ½ seau d’eau (on ajoute l’eau progressivement pour obtenir la consistance voulue)
  • quelques pincées de fibre synthétique (ingrédient magique pour empêcher la formation de fissures et augmenter la résistance…)

Le seau est sans doute l’unité de mesure la plus adaptée pour une bétonnière comme la nôtre, mais le principal est évidemment de respecter les proportions. Tant que j’y pense, et au risque de choquer les plus expérimentés d’entre vous, un petit rappel sur la différence entre ciment, mortier et béton n’est pas inutile… Trêve de bavardages, préparons le mortier !

Mise en situation...

Schplaf, schplaf...

Les fameuses fibres : on dirait un peu de la drogue, à cela près que je vous déconseille d'en sniffer !

A l’autre “bout de la chaîne”, Mika débute la pose de la chape…

Drôle de consistance, que le mortier...

Après quelques dizaines de minutes, on peut déjà obtenir des bordures nettes, d'où l'intérêt de faire un mortier pas trop humide !

Zoom sur les outils de maçon utiles pour la pose de la chape (il y en a un qui est assez encombrant mais vraiment bien pratique !) :

Oups, un peu trop d'eau dans le mortier = difficultés de pose et chape souvent moins lisse au final !

Et voilà le résultat une fois la chape de la SDB terminée :

Pour être exact, ça sera l'escalier et non la salle de bains sur la partie droite de l'image !

On termine la journée de façon plus légère en se consacrant au potager. La grand-mère de Mickaël nous a donné quelques semis et bulbes, on en a acheté quelques-uns également : nous sommes au mois de mars, il fait plutôt bon, parfait pour planter !

Moi je voulais planter des boules de glace vanille mais apparemment ça ne donne rien... (MENSONGE)

Il reste encore quelques emplacements libres... en attendant de nouveaux semis !

Les arceaux pour couvrir le carré potager avec une bâche pour les nuits fraîches, et surtout le grillage destiné à parer les coups de griffes des chats dont le jardin est envahi ! Question en suspens : quand sera venu le moment d'enlever le grillage, les chats épargneront-ils nos précieuses plantations ?

 

Voilà, le moment est déjà venu de terminer ce billet, mais on se retrouve très vite pour rattraper le retard que j’ai encore… On parlera encore de chape, mais peut-être aussi des premiers légumes du potager qui pointent déjà le bout de leur nez ! 🙂

Ps : pour le titre du billet, vous avez échappé de justesse à “Chape feuilletée”…