Les charmes de l’escalier

ALERTE ŒUVRE D’ART : nous avons découvert fabriqué la huitième merveille du monde ! Ou plus sobrement : la dépendance possède maintenant un escalier (mais vous ne le verrez fini que dans le billet suivant).

Mercredi 13 avril 2016 : encore une journée de congé que nous consacrons au chantier. La salle de bains continue à prendre forme, et le plus gros du carrelage au sol est maintenant posé.

Il manque encore quelques carreaux, et il reste à faire les joints, tout de même...

D’ailleurs Mickaël attaque les joints du carrelage : il faut bien garnir le fond des joints avec une petite raclette en effectuant des passages parallèles au joint, puis on effectue plusieurs passages en diagonale (si possible, avec une plus grande spatule) pour enlever l’excédent de joint sans le creuser. On attend ensuite une vingtaine de minutes et on lisse chaque joint avec une éponge légèrement humide (légèrement, on a dit !). Il ne faut pas hésiter à nettoyer grossièrement les carreaux au fur et à mesure de l’avancée pour éviter de laisser de vilaines traces de pâte à joint. Dernière précision, presque évidente : le plus simple est de s’armer d’un seau d’eau qu’on renouvellera (l’eau, pas le seau…) chaque fois qu’elle n’est plus très propre. Je ne sais pas si c’est courant, mais j’ai l’impression qu’il faut parfois faire un (rapide) second passage dans certaines zones après séchage pour compléter certains joints imparfaits.

Flou artistique.

De mon côté, je poursuis les « bandes » déjà évoquées dans les billets précédents pour rendre invisibles les démarcations entre les jointures du placo. Par le passé, j’avais déjà utilisé des bandes grillagées adhésives dont l’usage n’était pas trop compliqué, mais là il faut avouer que je galère un peu avec des bandes à joint en papier que je trouve bien POURRIES (peut-être simplement que je n’en maîtrise pas toutes les subtilités ?). Ce qui flatte mon ego, c’est que les deux seuls commentaires pour ce produit sur le site de Leroy Merlin sont intitulés « Nul » et « Pas terrible ». Ce qui me rassure moins, c’est le commentaire qui se plaint que ce n’est pas pratique de devoir « sans cesse verifier le côté avant la pose de la bande » : ah, il y avait un côté particulier à respecter en fait… ? C’est donc peut-être pour cette raison que mon joint fait des bulles bizarres ! (et la technique du coup d’épingle pour dégonfler la baudruche n’y change malheureusement rien)

Contrairement au champagne, ces bulles ne sont absolument pas élégantes.

Pour me consoler de ce triste constat, c’est avec émotion que je cueuille le premier radis de notre carré potager.

Ce n'est qu'un début, les radis suivants seront (souvent) plus gros !

Trêve de jardinage, je continue mes bandes avec notamment une seconde passe au niveau de la cloison de la cuisine. Les angles droits, c’est pas franchement le plus sympa. Quand tu essayes de mettre de la pâte d’un côté de l’angle, t’en enlèves de l’autre côté en même temps… et bien sûr, quand tu essayes de reprendre l’autre côté, c’est le premier que tu saccages à son tour… (vous connaissez l’histoire sans fin ?). Du coup, il ne faut pas hésiter à laisser un petit excédent de pâte au coin du mur, qu’on poncera ensuite pour obtenir un bel angle (presque) parfait !

JEU CONCOURS : saurez-vous trouver le moustique qui se cache dans cette photo ?

Après un repas en compagnie de la maman de Mika, le reste de la journée est consacré au perfectionnement de notre système de puisage et acheminement d’eau. A quoi donc peut servir cette jolie paire de dés au format XXL ?

Indice en bas de votre écran : ces objets seront enterrés.

Réponse : ce sont des regards qui seront enterrés devant le puits pour permettre d’accéder facilement à la vanne d’arrivée d’eau, sans pour autant conserver un gros tuyau peu esthétique qui dépasse de la margelle du puits. Sans plus tarder, Mickaël et sa mère attaquent une tranchée et percent un trou circulaire dans la paroi du puits pour y passer le tuyau de la pompe.

Attention à ne pas tomber dedans, quand même !

Ils sont tellement efficaces que j’ai à peine le temps de prendre des photos et ça y est, le premier regard est enterré en-dessous du niveau du sol !

Première étape OK !

Maintenant que ce regard est enterré, on poursuit la tranchée pour enterrer la gaine dans laquelle ira le tuyau de la pompe.

Creuser, encore creuser...

Après quelques bidouillages de tuyauterie / plomberie dont seul Mickaël connaît le fin mot, la pose du second regard ne tarde pas.

Accès facile à la vanne pour ouvrir et fermer l'arrivée d'eau.

Non loin de là, je sympathise avec un petit visiteur qui semble tout comme Mika s’intéresser aux histoires de tuyaux (je serai sans doute beaucoup moins enthousiaste quand lui et ses copains dévasteront notre potager).

Bruno l'escargot.

Après quelques pelletées de terre pour remettre la zone en état, le résultat est certes assez peu visible, mais sans doute bien pratique !

Reste à étudier comment nous masquerons subtilement ce regard qui dépasse un peu du sol : pot avec une plante, motte de terre fleurie ? Si vous avez des idées...

Nous finissons de travailler pas trop tard : j’ai préparé pour Mickaël une promenade en vélo électrique dans Bordeaux et sur les quais (tour des ponts, pour ceux qui connaissent…) et dégustation sur le thème de la truffe (le champignon, pas le chocolat !). Y’en a qui ont de la chance quand même !

 

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Samedi 16 avril : ce week-end de chantier commence avec enthousiasme puisque Mickaël s’attaque à un ouvrage de taille… Après la ferme et les autres pièces de charpente, il va maintenant fabriquer sur mesure l’escalier pour accéder à la mezzanine (plus rien ne m’étonne, ou presque). Pour cela, il va utiliser des panneaux en hêtre commercialisés comme plans de travail (c’est du bois lamellé-collé, pas massif…).

A entreposer verticalement dans l'idéal pour éviter que ça gondole (et à ne pas faire tomber sur ses doigts de pied, chaque panneau pèse quand même une trentaine de kilos...).

Mickaël entame la découpe de la première pièce qui viendra verticalement sur le côté de l’escalier pour soutenir la première marche, et contre laquelle viendront s’appuyer les marches suivantes (encore un concept difficile à expliquer à l’écrit… c’est une sorte de limon, pour ceux à qui ça parlerait !).

Découpage de précision à la scie circulaire : attention les doigts !

Il fixe ce morceau dans la foulée…

Oh mais dis donc, entre temps Mika a posé aussi les carreaux qui manquaient sous l'escalier (et que personne d'autre ne verra sûrement plus jamais... ahah).

La fixation se fait avec des équerres. Sur cette photo, Mika a également posé l’assise du côté droit de l’escalier (contre le mur) et on peut voir la première marche déjà découpée et qui attend d’être posée.

Un léger coup de ponçeuse pour supprimer les aspérités liées à la découpe.

Parenthèse SDB, avant que j’oublie : un soir dans la semaine, Mickaël a collé une bande de mosaïque au seuil de la salle de bains (rappel de celle qui est dans la douche !).

Frise en travertin, ici aussi il reste à faire les joints.

Encore une journée de travail raccourcie : on s’offre une session de détente en famille à Calicéo. Au programme : bains bouillonnants, fontaines, sauna, hammam… De quoi oublier pendant quelques heures le chantier !

Le lendemain, dimanche 17 avril : loin du clapotis de l’eau et des jets massants, je commence à enduire le mur en béton cellulaire dans la zone de la cuisine, pour préparer ce qui le recouvrira à terme (sans doute un enduit à la chaux, revêtement mural que Mika affectionne particulièrement).

Oui, je vais être obligé de recouvrir ce si joli cœur...

Pour Mickaël, la construction de l’escalier reprend de plus belle, avec la pose de la première marche. On hésite à sabler le champagne mais 9h30 ça fait sans doute un peu tôt… (à ce propos, saviez-vous que les deux expressions sabler et sabrer le champagne existent, mais pas avec le même sens ?)

Moment d'émotion !

La deuxième marche suit bientôt.

On protège sans tarder les précieuses marches !

La découpe de la troisième marche est en préparation. Particularité des 3e, 4e et 5e marches : elles constituent ensemble le quart-tournant de l’escalier (sans elles, on irait s’écraser dans le mur face aux premières marches…).

Paré au décoll... découpage !

Et voici notre troisième marche posée. L’air de rien, la pose de chaque marche nécessite un certain temps : Mickaël prend des mesures précises, effectue un premier découpage et surtout plusieurs allers-retours pour ajuster le profil de la marche et qu’elle « loge » juste.

Pour l'instant, les marches sont seulemen posées et non fixées, ce qui explique la curieuse position de la première marche !

De mon côté, dans un registre un peu moins artistique, je continue à avancer l’enduit. C’est pas franchement flagrant donc je le précise, toutes les zones un peu plus foncées sont enduites…

Il faudra songer à rattraper le décalage bien visible dans les rangées de parpaings, triste souvenir de quand on s'était aperçu que le mur partait en biais !

L’activité n’est pas des plus passionnantes, mais heureusement pour me donner un peu de cœur à l’ouvrage, je suis accompagné comme presque toujours depuis le début du chantier, par un dispositif médical musical à toute épreuve (et par Mickaël aussi, ouf). Chaque journée de travail commence donc par ce rituel presque immuable : on enfile les vêtements de chantier et les gants, et j’enferme soigneusement dans des étuis en plastique mon téléphone portable qui sert de lecteur MP3, ainsi qu’une enceinte sans fil. Travailler en musique est bien plus agréable !

Mickaël est bien sûr toujours ravi de profiter de mes goûts musicaux formidables (ou douteux, c'est selon...).

Pour ne pas se lasser, on varie un peu les activités : Mika enchaîne avec la fermeture du linteau de la fenêtre.

Le volet roulant viendra (si tout va bien) s'encastrer dans le creux restant, sachant qu'il manque encore l'épaisseur de l'isolation par l'extérieur.

De mon côté, je finis quelques joints de carrelage que Mickaël n’avait pas pu faire lors de son premier passage. Je ne suis pas une flèche pour mener à bien cette opération, mais je ne suis pas trop mécontent du résultat, d’autant que la zone n’est pas forcément plane, ce qui ne facilite pas le travail !

Dire que ces carreaux seront très probablement invisibles, puisque situés sous le meuble de vasque : elle est belle, la reconnaissance pour tous les efforts fournis !

De retour au chevet de son escalier, Mickaël pose la quatrième marche, celle qui fait l’angle du mur.

Stairway to heaven ?

Changement de perspective, avec une vue de l’escalier depuis la salle de bains. Cet espace sera bien sûr fermé à terme, et des contremarches viendront compléter les marches déjà posées.

L'envers du décor...

À ce propos, j’imagine que vous savez ce que sont des contremarches, mais dans le doute voici un schéma qui résume le vocabulaire de base concernant les escaliers (en réalité il y a pas mal d’autres mots… c’est un univers à part entière). L’escalier de la dépendance n’étant pas franchement l’archétype de sa catégorie, avec ses dimensions réduites et sa seconde partie qui se rapproche d’une échelle de meunier, il ne respecte donc pas certains critères présentés dans cette image !

Vous pourrez trouver les légendes des numéros et quelques explications complémentaires en visitant le site d’où provient ce schéma. Je trouve ça génial qu’on puisse accéder en quelques clics à une quantité aussi importante de connaissances théoriques ou ressources pratiques sur autant de sujets différents, dont le bricolage. Des sites (le plus souvent collaboratifs) comme WikiHow ou Ooreka permettent ainsi au plus grand nombre d’accéder à plein de conseils ou tutoriels qui détaillent étape après étape comment bricoler ! Vous trouverez aussi sur ces sites des tutoriels assez farfelus comme « Comment prier Jésus », « Comment traiter l’acné avec des épluchures de banane » ou même « Comment arrêter de se trouver des excuses pour ne pas se mettre au régime ou au sport », mais c’est une autre histoire…

Une dernière photo avec la cinquième marche posée, qui vient terminer la partie « escalier conventionnel » et le quart-tournant. Avant de fixer définitivement chacune des marches, on vérifiera bien sûr que le niveau convient !

L'escalier à mi-parcours.

On s’arrête là pour aujourd’hui, vous découvrirez donc la seconde partie de l’escalier dans le prochain épisode.
D’ici là, n’oubliez pas de faire ce qui vous plaît,  puisque nous sommes maintenant au mois de mai ! 😉

PS : on est d’accord que vous l’avez, le jeu de mots du titre ? J’aurais même pu rallonger la sauce avec « Les charmes éclairés des marches de l’escalier », mais point trop n’en faut !