Les charmes de l’escalier (épisode 2)

Au programme du jour : suite et fin de l’escalier, mini-bilan des travaux et une anecdote surprenante !

Flashback : nous voici de retour vers la mi-avril. Mickaël profite d’un lundi soir tranquille pour faire les joints du sol de la douche. Il utilise pour cela un produit bi-composant epoxy : en clair, on mélange ensemble une pâte et un durcisseur qui forment une sorte de colle avec laquelle on fait les joints, et qui devient (très) solide par la suite. Comme l’écrit parfaitement le site Cap Mosaïque (tout un programme…), “En matière de qualité c’est le top de ce que l’on peut faire en joint (résistance à l’usure, aux produits chimiques, élasticité). Pour le prix c’est aussi le plus cher, toute médaille a son revers.”. Vous pouvez consulter ce même site pour la mise en œuvre et les conseils pratiques sur les joints epoxy, tutoriel vidéo à l’appui.

Il manquait un peu de produit pour finir les bords mais le plus gros est déjà fait !

Les prochaines semaines de chantier seront un peu spéciales. En effet, mes parents sont de passage dans la région et comme on n’a pas l’occasion de se voir très souvent, on lâchera un peu de lest sur le chantier ! Mais en attendant, on ne faiblit pas puisqu’il faut continuer la construction de l’escalier : on attaque alors la partie que j’appelle “echscalier”, à mi-chemin entre échelle et escalier… Mickaël coupe et pose le limon contre le mur (l’espèce de planche qui va soutenir les marches).

Et de un...

Pose du second limon dans la foulée…

On a légèrement arrondi l'angle qui dépasse pour l'esthétique (et pour la sécurité, histoire de ne pas s'empaler le genou en montant trop vite...).

Zoom, avec un bon aperçu des limons et de la pente de l'echscalier.

Pendant ce temps, je perfectionne mon expérience des joints (de carrelage !) à l’entrée de la salle de bains et sous l’escalier, en espérant que Mika ne me fasse rien tomber sur le crâne depuis son perchoir…

Elégante, cette petite frise de mosaïque à l'entrée de la SDB, non ?

Ni vu, ni connu : les derniers joints sont faits (et personne les verra, planqués sous l'escalier !).

On finit la journée de travail avec une petite visite de contrôle au potager : les radis continuent de pousser, signe que les “vendanges” approchent ! (d’ici là à en faire du vin…)

Ils s'appellent tous Jacob. Ben oui... Les aventures de Radis Jacob !

 

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Voici venu le samedi 23 avril 2016, journée marquée par la pose des marches de “l’echscalier”. La première d’entre elles est déjà matière à discorde entre Mickaël et moi : je suis d’avis de faire une coupe de marche légèrement en biais pour qu’elle “suive” naturellement la courbure de l’escalier et ne dépasse pas du limon. Mika veut quant à lui faire une découpe bizarre avec un déhanché plus marqué vers le milieu de la marche, qui n’est pas sans rappeler les marches d’un escalier à pas japonais (ou escalier à pas décalés). Je menace de tout saccager défends subtilement mon choix et finis par obtenir gain de cause, avec le résultat suivant :

Aucun regret !

La mesure et découpe des marches suivantes se fait rapidement, puisqu’elles ont toutes les mêmes dimensions. Mickaël fixe un petit rail qui suit la pente sur chacun des limons, et pose le “fond” de l’escalier : une fine planche de bois contre laquelle reposent les marches, et qui vient masquer les gaines de la VMC et autres tuyaux (en espérant juste qu’on la défoncera pas à force de buter dedans en montant l’escalier…).

Cachez ces gaines que je ne saurais voir.

Vue aérienne (ou presque).

“Et à part jouer les paparazzi, que fait le brave Stéphane ?” me demanderez-vous sans doute. Non loin de là et armé de la perceuse, je suis pourtant fort occupé à creuser des saignées dans les murs de la dépendance, à commencer par celle qui reliera le volet roulant de la fenêtre au tableau électrique.

Et voilà le travail !

Je réalise une première saignée “grossière” avec une mèche à bois plate fixée sur la perceuse, en faisant une série de petits trous qui se rejoignent au fil des coups de perceuse (oui, j’utilise une mèche à bois pour du béton celullaire, mais je fais ce qu’on me dit hein…). Comme la saignée doit être assez large pour que la gaine puisse y loger, sans pour autant “flotter”, j’utilise un petit morceau de gaine pour vérifier qu’elle est aux bonnes dimensions. Si besoin, j’ajuste la largeur ou la profondeur des saignées avec des ciseaux à bois (décidément, ce pauvre garçon n’a rien compris aux outils…).

Passage de la gaine OK ! (gaines claustrophobes, s'abstenir...)

Voilà encore une activité qui n’est pas de tout repos et assez poussiéreuse, mais quelques minutes heures plus tard, le résultat parle de lui-même. Si la saignée a l’air d’être en pointillés, c’est parce que j’ai volontairement laissé des “ponts” pour que la gaine ne ressorte pas (sur les conseils de Mika, je n’ai malheureusement pas l’esprit aussi pratique !).

Signal en morse vertical ?

Revenons-en à notre echscalier : Mickaël fixe des petites équerres en aluminium pour supporter les marches (à propos d’équerre, comme j’ai eu un doute sur le genre de ce mot, je vous propose une minute “Bernard Pivot” avec ce lien, et vous aurez peut-être quelques surprises…).

Manque plus que les marches !

On peut maintenant fixer les marches :

Ces marches ont été découpées (avec brio) sur un établi de fortune devant la dépendance par Mika entre deux averses...

Petit aperçu de la vue depuis le haut de “l’echscalier”, qu’on peut à présent considérer comme terminé. Il faut quand même être prudent dans la descente pour : 1) ne pas rater de marche 2) ne pas s’assommer sur la mezzanine (pour les plus grands d’entre nous, du moins…).

Admirez cet habile recyclage de vieilles chaussures pour le chantier... et surtout : ADMIREZ L'ESCALIER !

Autre point de vue depuis le virage… Entre temps, Mika a découpé une tablette dans le même matériau que celui utilisé pour l’escalier.

A l'arrière-plan, vous apercevez mes semis de tomates... qui sont timides pour le moment, mais tout espoir n'est pas perdu !

Tiens, mais que fait Mika perché sur la mezzanine, au coin ? Bravo à celles et ceux qui ont deviné, il installe le tableau électrique de la dépendance…

Suspense insoutenable...

Quelle précision dans le geste !

Quelques minutes plus tard, le tableau électrique est posé ! (mais pas encore raccordé à la maison principale)

Le carton, c'est juste pour protéger le temps des travaux hein...

De mon côté, je termine la journée avec une dernière petite saignée, “juste pour le plaisir” évidemment…

Les gaines d'alimentation électrique passeront dans l'isolation du toit avant de redescendre.

Mika en profite pour installer le tuyau de la VMC et la bouche d’extraction de la cuisine. On garnira le plafond de la SDB avec une seconde couche d’isolant pour étouffer les éventuels bruits de fonctionnement de la VMC (parce qu’on dormira au-dessus, faut suivre un peu !).

Vous la voyez, la poussière qui flotte dans l'air... ?

Le lendemain, c’est dimanche : puisque c’est le jour du seigneur brunch, on s’accorde exceptionnellement quelques heures de relâche pour profiter de voir des amis, manger un bon repas et flâner dans une brocante.

 

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On finit ce billet avec un MINI-BILAN, histoire de prendre un peu de recul sur le chantier. La question “Combien de temps pensez-vous prendre pour la dépendance ?” est souvent revenue dans la bouche des gens à qui on parle de notre projet. On a la plupart du temps répondu qu’on n’avait pas vraiment défini de durée limite, avec quand même l’espoir secret d’y consacrer peut-être 6 mois. Cette stratégie du “On prendra le temps qu’il faut” n’est sans doute pas absurde : habiter sur place simplifie beaucoup l’organisation du chantier et de notre agenda en général, et même si cela va bientôt faire déjà une demi-année qu’on se consacre à cette dépendance, on mène nos travaux avec l’idée de l’aménager du mieux possible puisqu’on risque de l’habiter peut-être 2 ans, si ce n’est plus. On prend également plaisir à “bien faire les choses” parce qu’on sera heureux, et un peu fiers sans doute, de pouvoir héberger nos amis ou notre famille dans une “mini-maison” faite avec nos mains et beaucoup d’huile de coude ! (en espérant que le bidon ne s’épuise pas trop vite… hum)

Face aux travaux, je dois avouer que tenir la distance n’est pas toujours facile, même si on a choisi cette “vie de chantier” (ce constat est sans doute plus le mien que celui de Mickaël, qui est plus aguerri aux travaux en tous genres !). Plus de 6 mois après être devenus propriétaires, on a certes l’impression de consacrer une partie importante de notre temps libre au chantier, quitte à refuser parfois une invitation le week-end. Pour autant, on n’a pas arrêté de vivre : on est rarement dans la dépendance les soirs de semaine, et je crois qu’on voit nos amis et familles presque autant qu’avant (ou en tout cas, l’intention est là…).

On verra où nous en sommes de la dépendance quand l’été sera vraiment là, mais dès le départ des travaux, on avait parlé d’une pause dans le courant de la belle saison pour souffler un peu et ne pas saturer du chantier : prendre le temps de partir ou simplement se laisser vivre et s’aérer l’esprit. Les travaux peuvent parfois être décourageants, entre la fatigue, le stress, les problèmes inattendus, l’aménagement un peu précaire, les choix à faire, les matins sans motivation, les achats de matériel (et l’argent qui y passe !), le temps qu’on y consacre ou encore les engueulades (pas trop fréquentes, heureusement…). Ce projet reste malgré tout une belle aventure qu’on mène à deux : un chantier ambitieux largement pensé et conduit par Mickaël (que je remercie pour sa patience, au passage…), mais aussi des compétences insoupçonnées qui se développent pour moi, un jardin qui promet de jolis moments en été, sans compter nos premiers légumes du potager (circuit ultra-court, production béglaise…), les amis et la famille qui passent nous voir dans notre “nid en construction”, et bien sûr ce blog pour partager le quotidien des travaux ! Pourvu que ça dure…

PS : petit rappel pour les plus étourdi-e-s d’entre vous, parce que je me suis aperçu récemment en discutant avec ma sœur que le message n’était pas forcément passé (remboursez la famille !). Vous pouvez recevoir chaque nouveau billet du blog directement dans votre boite à lettres (électronique) : par ici pour s’abonner en quelques clics !

PPS : je profite de ce billet un peu spécial pour partager avec vous une anecdote qu’on aime beaucoup avec Mickaël. On a reçu il y a deux semaines un e-mail d’une enseignante en école maternelle du pays basque, qui voulait récupérer un schéma de toiture qui figure sur le blog. J’ai profité de l’envoi du schéma en question pour lui confier que sa démarche m’intriguait… Nous avons ensuite échangé plusieurs messages où elle m’a expliqué qu’elle compte étudier le vocabulaire des toitures avec ses élèves (de maternelle, donc…) dans le cadre de leur fête de fin d’année qui aura pour thème le Pays Basque. Au programme figurent notamment la visite d’une maison traditionnelle et la fabrication de gâteaux basques, chaque activité étant l’occasion d’acquérir des notions pour les enfants : replacer les mots sur le fameux schéma pour la lecture, faire la comparaison avec les maisons typiques d’autres pays pour la géographie, étudier les spirales de la pâte du gateau et les volutes de la lauburu (= croix basque) pour le graphisme, utiliser la recette de cuisine pour étudier les proportions (double, triple, multiplier…). Cette enseignante organise ainsi régulièrement d’autres projets pédagogiques en lien direct avec les objectifs d’apprentissage de ses élèves : j’en reste encore époustouflé et je trouve ça vraiment génial d’inciter les plus petits à être aussi curieux ! J’imagine que les parents de ces enfants doivent être impressionnés eux aussi de voir leurs enfants utiliser un vocabulaire ou des notions qu’eux-mêmes ne connaissent pas forcément bien. Un peu plus et j’aurais presque eu envie de m’inscrire à la prochaine sortie programmée en juin sur le thème de la préhistoire (visite de grottes, observation et utilisation des outils de chasse, atelier parure…). Huhuhu