La démolition de tous les dangers

Décidément, l’année 2017 n’est pas aussi dynamique que ce que l’on pouvait espérer… Nous sommes peut-être victimes de la torpeur estivale ? A moins que nous ayons du mal à nous remettre des travaux de la dépendance ? Difficile de savoir, toujours est-il qu’après un hiver plutôt tranquille, ou du moins sans GROS travaux, l’été n’est pas des plus productifs (je plaide en partie coupable…), et cela fait déjà un an que nous avons officiellement emménagé dans la dépendance, au début du mois de juillet 2016 (même s’il restait  – et reste toujours hum – quelques finitions).

Pour ne pas nous endormir sur nos lauriers, et comme j’aimerais qu’on puisse habiter la maison avant notre retraite, nous attaquons donc une étape non négligeable du chantier : la DÉMOLITION ! Soyez prêts, car ce billet va être aussi mouvementé qu’un blockbuster hollywoodien (sauf que là c’est plutôt un documentaire béglais à petit budget ) : vous aurez droit à de la sueur, de la poussière et même du sang ! (mais pas beaucoup, je vous rassure…)

Le beau mois de juin sonne le début de la démolition : vos serviteurs enfilent leurs plus belles tenues de chantier pour cette occasion spéciale !

Mickaël ayant attaqué la démolition un jour où je travaillais, je suis rentré et j’ai découvert que le plafond de l’entrée s’était volatilisé… Nous avions déjà jeté quelques coups d’œil aux combles de la maison mais voir la charpente mise à nu, ça fait bizarre ! En tout cas, voilà qui donne déjà un premier aperçu de la “hauteur sous charpente” dont on dispose en l’état actuel des choses…

La logique veut qu’on fasse d’abord tomber les plafonds avant de s’attaquer ensuite aux cloisons (oui, on a réfléchi un peu avant… ahah). Pour rappel, nous avons la chance que les seuls murs porteurs soient ceux qui soutiennent la charpente : après démolition, nous nous retrouverons donc avec un joli “plateau” qui nous donnera l’occasion de laisser libre court à notre imagination (c’est un euphémisme…). Faire tomber les plafonds se révèle relativement simple : même s’il faut faire quelques péripéties sur échelle / échafaudage, cela ne réclame pas des efforts surhumains car les plafonds sont principalement constitués de lattis (petites lames de bois) qui a été cloué à même la charpente, puis enduit de plâtre.

Sur la photo précédente, vous pouvez voir Mika qui… balaye sommairement la zone au fur et à mesure que je fais tomber le plafond. Il faut dire que la démolition dégage une quantité impressionnante de poussière, qui s’est accumulée pendant plusieurs décennies, comme un mélange de suie et de pollution, rendant l’atmosphère irrespirable. Heureusement qu’on a enfilé les équipements qui vont bien, mais autant dire qu’on n’a pas froid ! Après quelques heures de démolition, on pourrait croire qu’on sort d’une journée au fond d’une mine de charbon…

De telles journées nous autorisent obligent à une longue douche avec option “triple savonnage”, et même après avoir grattouillé dans tous les sens, il reste bien souvent une petite trace noirâtre camouflée dans un coin… Nous avons au moins la satisfaction de voir assez rapidement les volumes de la maison s’agrandir, avec en prime l’entrée en scène de notre “ami” le tuyau d’amiante !

Ce n’était pas une surprise puisque nous connaissions son existence lors de l’acquisition de la maison, néanmoins nous ne pensions pas avoir autant de mal à nous en débarrasser (il ne pèse pourtant guère plus d’une dizaine de kilos). Voulant faire les choses dans les règles de l’art, nous avons cherché sur internet les modalités de retraitement dudit tuyau : non seulement les informations étaient rares, mais les quelques déchetteries (professionnelles = payantes !) vers lesquelles nous avons été orientés ne semblaient guère emballées par le sujet.

Un peu agacés par de telles difficultés, nous avons presque songé à le déposer dans une rue du quartier avec un gros panneau indiquant “AMIANTE”, au moins quelqu’un aurait finit par s’en préoccuper (ou pas). Heureusement, une déchetterie pro a fini par nous répondre : Mika est donc arrivé là-bas avec le tuyau maudit très soigneusement emballé et saucissonné de toutes parts… Tout ça pour s’entendre dire : “Ah mais vous avez mal compris monsieur, il faut nous le livrer dans un sac spécial amiante !” (et évidemment ils n’en vendent pas sur place, ça aurait été trop simple…). A la place de Mika, j’aurais sans doute tenté l’intimidation en menaçant de secouer ou casser le tuyau d’amiante en cas de refus d’obtempérer ! Bref, même joueur, essaye encore. Le voilà donc parti dans un magasin de bricolage pour acheter le sac en question… le magasin ne l’a pas… Direction un autre magasin qui ENFIN peut lui en vendre un… à 30 euros ! Sachant que nous en avons eu pour 20 euros de retraitement de l’amiante, l’emballage nous aura donc coûté plus cher que le retraitement (faut-il préciser qu’il s’agit en fait seulement d’un sac plastique pas bien épais, avec marqué dessus “amiante” – je pense qu’en vrai c’est plus subtil, c’est sans doute la mauvaise foi qui prend le dessus !).

Ayant fait le tour de nos péripéties avec le tuyau d’amiante (qu’il repose en paix, si j’ose dire !), nous pouvons célébrer en toute sérénité la disparition du plafond de la grande pièce côté rue, sans doute une ancienne pièce de vie. Les plus attentifs d’entre vous pourront évidemment constater l’anachronisme total de ce billet puisque le tuyau d’amiante figure toujours sur la photo suivante (à moins qu’il ne s’agisse d’un second tuyau… ahah NON, je plaisante !). Peu importe, c’est moi qui raconte donc je décide le déroulement du récit.

Au milieu de tout ça, l’été est bel et bien arrivé. Il est donc temps d’installer des canisses en bambou sur la pergola (comme vous pourrez le constater, cette dernière résiste plutôt bien aux assauts de la passiflore, peut-être car cette dernière a rendu l’âme entre temps… hum). Évacuons ce douloureux souvenir avec quelques longueurs dans la piscine (enfin longueurs… vous comprenez !).

Avez-vous remarqué que “été” rime avec “potager” ? (ça rime aussi avec “taboulé” mais ça n’a aucun rapport…) Tout ça pour dire que les mois de mai et juin ont permis à nos légumes divers et variés de tranquillement prendre leurs marques… Cette année, on essaye de “gagner du temps” en achetant des plants plutôt qu’en partant de semis, espérant ainsi avoir davantage de production et surtout en profiter plus longtemps (pour mémoire, en 2016 on avait eu les premières tomates seulement début août, et nous avions été assez déçus par les aubergines / poivrons / piments qui ont très peu donné…).

Revenons-en aux choses sérieuses : maintenant qu’une bonne partie des plafonds ont été dégagés, au tour de la cloison qui sépare le couloir de la grande pièce. On ne s’arrête pas en si bon chemin, et les cloisons suivantes tombent aussi rapidement

Inutile de préciser qu’encore une fois, la remorque nous est d’une grande aide : nous faisons un certain nombre de trajets pour évacuer progressivement les gravats (enfin surtout Mika, en allant au travail…). Le point positif, c’est que le lattis est en châtaignier : souvenez-vous, on en avait utilisé pour la fabrication des volets de la dépendance, c’est ce bois “particulièrement souple et durable, naturellement insecticide et imputrescible”, donc la plupart du temps non traité. Voilà une source de bois qui est la bienvenue pour nos barbecues pendant cette période estivale !

C’est reparti pour une “session plafonds”, direction la cuisine cette fois… C’est assez surprenant de voir la pièce en l’état quand on y a cuisiné et mangé pendant près d’un an !

Pour nous remettre de toutes ces émotions, un peu de “douceur” en prenant la direction du jardin où les fleurs s’épanouissent (certaines ont eu du mal avec quelques épisodes de grosse chaleur, tout de même !).

Encore quelques jours (et surtout quelques efforts…) et voilà que notre maison est devenue un grand “open space” de 65m². Il reste encore des gravats à évacuer, quelques pans de mur à nettoyer et autres petites activités réjouissantes, mais on y voit déjà beaucoup plus clair et les volumes se dévoilent…

Vous pouvez voir sur la photo précédente un premier mur de pierres qui apparaît, après avoir enlevé une couche de plâtre. Pour l’anecdote, nous avons reçu l’aide de notre ami Seb pour cette étape, qui s’est pour l’occasion bien entaillé le doigt (voilà ce qui arrive quand on travaille sans gants, quelle idée ! – la maison décline toute responsabilité bla bla bla…).

Le “nettoyage” des murs est une mission qui nous a occupé de longues journées : nous en avons profité pour acheter le compresseur dont Mika rêvait depuis de longs mois, à moins que ce ne soit des années. Un compresseur, ben ça… comprime l’air (ne me remerciez pas !) pour ensuite l’utiliser dans des situations variées, ce qui en fait un objet assez polyvalent : soit on se sert de l’air comprimé directement (pour gonfler des pneus ou une piscine, dépoussiérer à l’aide d’un embout “soufflette”…), soit on l’associe à des outils complémentaires (marteau, burin, pistolet à peinture, ponceuse…) qui utilisent l’air comprimé pour fonctionner et là ça se révèle très pratique : peinture ou pulvérisation, burinage, sablage, clouage ou agrafage… (pour découvrir les bases du compresseur ou comment le choisir, cliquez ici ou encore ici). Petit bémol : un compresseur, c’est quand même assez bruyant, désolé pour les voisins !

Bref, nous avons pour l’instant fait l’acquisition d’un marteau burineur pneumatique qui convient très bien pour cette mission de “déplâtrage” des murs : mon chef de chantier me demande de préciser que nous avons d’abord porté notre dévolu sur un modèle Michelin qui, ayant rendu l’âme après un quart d’heure d’effort d’échauffements, est retourné au magasin. Notre second choix s’est porté sur le marteau perforateur de la marque Einhell qui jusque-là fonctionne très bien (on croise les doigts pour que ça dure, et on rappelle subtilement à tous les fabricants de matériel de chantier que nous sommes ouverts au parrainage ! ahah). Place aux images…

Pendant ce temps, notre potager a la belle vie… Les photos datent un peu donc depuis les plants ont pas mal gagné en volume. Nous consommons quotidiennement des tomates cerises, avons des courgettes chaque semaine en général, quelques poivrons ou piments à l’occasion, et commençons depuis quelques temps à déguster de grosses tomates ou à préparer des bocaux de “coulis” en pensant déjà à l’hiver prochain ! Petite parenthèse, sans trop nous vanter : nos tomates ou sauces tomate n’ont rien à envier à celles qu’on trouve en général dans le commerce, qui sont assez fades ou aqueuses alors que les nôtres sont plutôt sucrées, il y a encore heureusement de bons producteurs de légumes… (à ce propos, on a pas mal entendu parler ces derniers mois du livre “L’empire de l’or rouge”, qui a donné lieu à un documentaire télé éponyme)

Nous nettoyons bien sûr les murs pour “préparer la suite des évènements”, mais pour ma part j’ai pris conscience (tardivement) que ces beaux murs de pierre risquent de toute façon de disparaître si nous nous fixons comme objectif d’avoir une maison à l’isolation optimisée. En effet, nous ne visons pas réellement une maison passive au sens fort, mais s’en approcher serait déjà pas mal, et pour ce faire il faudra bien sûr recouvrir les murs en pierre dont l’isolation thermique laisse clairement à désirer (même si l’inertie de la pierre de taille peut parfois se révéler être un avantage, comme lors des chaudes journées d’été où les échoppes bordelaises gardent en général une certaine fraîcheur).

Ma déception n’aura cependant pas duré bien longtemps : en poursuivant le “déplâtrage” du mur mitoyen avec notre voisine, on s’aperçoit que les jolies pierres laissent la place à un mur de moellons grossièrement maçonnés. C’est un mal pour un bien, moi qui suis plus sensible aux charmes de la pierre de taille bordelaise qu’aux murs de moellons (ce n’est peut-être qu’une question d’habitude…), j’aurai moins de mal à recouvrir ces murs éclectiques dont l’état général ne semble pas reluisant.

Aux dernières nouvelles, nous avons fini de “nettoyer” le plus gros des murs, et Mika a même attaqué un peu les vieux planchers et autres sols douteux. Là encore, un joli petit mélange : parquet sur terre battue, carrelage, fine chape de béton recouverte de lino, chappe épaisse et plus récente… La barre à mine suffit pour une partie des sols, mais il va falloir sortir l’outillage lourd pour casser la grosse chape, qui est toujours d’actualité à l’heure où j’écris ces lignes !

Il aura déjà fallu bien des efforts physiques pour en arriver là, mais nous attaquons maintenant une autre partie délicate du projet : la réflexion pour savoir ce qu’on veut maintenant faire de ce joli “plateau”. Comme disent les agents immobiliers : gros potentiel ! Affaire à suivre…

Belle fin d’été à toutes et tous ! 😉