50 nuances de cloison

Isolation, câblage, fermeture et bandes : vous saurez tout sur la cloison en placo de la dépendance… et sur le carrelage du sol de la salle de bains !

Ce samedi 9 avril, on poursuit notre offensive sur la zone « Salle de bains ». Pour isoler les cloisons, nous avons opté pour la facilité et l’économie avec la laine de verre. Pour le reste de la maison (notamment le toit), on choisira sans doute plutôt de la laine de bois, moins urticant ! Mais au fait, saviez-vous que « c’est à partir de certaines éruptions volcaniques des îles du Pacifique Sud, donnant lieu à des dépôts de flocons de roche sur le sol et les arbres, que les habitants de ces îles eurent l’idée de s’en servir pour protéger leurs maisons » ? (merci Wikipédia, si c’est vrai du moins…)

Les rouleaux standard font 60 cm de largeur. Ben oui, comme l'espace entre les rails de placo, bien souvent !

Après cette anecdote, et pendant que Mika continue à galérer pour faire les finitions de placo, je sors le cutter et c’est parti pour le découpage des morceaux de laine de verre aux bonnes dimensions.

A ce niveau, c'est presque de l'art ! (ou du cochon, à vous de juger)

Si on oublie le côté urticant et générateur de poussière, c'est apaisant de remplir toutes ces cloisons vides en ajustant des morceaux !

L’idéal est d’éviter de multiplier les morceaux / chutes pour remplir les cloisons : l’espace qui peut se créer entre plusieurs morceaux est un pont thermique potentiel, ou du moins une perte possible d’isolation. Ce n’est pas dramatique non plus, comme c’est en intérieur, mais ça peut jouer sur la propagation du bruit : je me rappelle d’un ancien appart où j’entendais très (trop) bien ce qui se passait dans le salon, sans doute à cause d’une cloison de séparation peu garnie (voire vide, pour faire à l’économie) entre les 2 pièces ! (coucou les anciens Koloks, si vous lisez le blog…)

Dans la cloison entre la SDB et l'escalier (futur).

Je poursuis avec l’isolation du plafond de la salle de bains : cette zone sera à terme fermée par le plancher de la mezzanine, mais pour l’instant je reprends mes activités de voltige… La mesure, la découpe et la pose de l’isolant se font assis voire agenouillé sur quelques planches en équilibre, en faisant attention car ça serait vraiment dommage de passer à travers le tout nouveau plafond de la salle de bains !

Mais attendez… FLASH SPECIAL, nous avons un gagnant à la grande loterie des allergies ! Avec le combo « Fibres de laine de verre + pollen en folie dehors + poussière de placo », Stéphane a le ticket gagnant avec les symptômes (malheureusement) bien connus : yeux qui pleurent, respiration sifflante et souffle court, de quoi faire passer Dark Vador pour un amateur… (pourtant, c’est pas faut d’avoir porté un masque de protection, qui fait de la buée sur les lunettes et m’étouffe à peu près autant que la poussière)

Le sol semble si proche... mais ne vous y trompez pas, c'est en fait le plafond !

Pour me remettre de toutes ces émotions, je m’octroie le droit d’empiéter vaguement sur le domaine d’expertise de Mika, à savoir l’électricité. Rien de bien sérieux quand même (pas sûr que je m’y risquerais, de toute façon…), il s’agit seulement de commencer à encastrer les boîtiers électriques dans les cloisons en placo, pour avoir ultérieurement des prises de courant ou pouvoir raccorder des appareils.

Boîtier qui sera à proximité de la tablette à l'entrée, près de l'escalier.

On profite de la pause repas pour réfléchir une nouvelle fois à l’aménagement de la cuisine. On rigole moins (surtout moi) car l’heure de décider est venue : l’emplacement des meubles et appareil électroménagers va définir aussi la position des raccordements électriques qu’il faut prévoir dans la cloison. On finit par tomber d’accord sur un agencement qui nous convient à tous les 2, en espérant qu’il se révèle pratique à l’usage… Au passage, on remercie bien fort l’oncle et la tante de Mika qui nous font don de leur ancienne cuisine, qui est encore en très bon état et qui va bien nous rendre service !

Nouvelle salve de petits schémas qu'on retourne dans tous les sens...

Mickaël est sans pitié : malgré mon triste état, et alors qu’on vient de finir le repas, je suis missionné à nouveau sur la mezzanine pour commencer la mise en place des câbles électriques qui seront reliés au tableau électrique ultérieurement. Au fur et à mesure qu’il me fait passer les différents fils, je les étiquette avec les moyens du bord : j’écris au crayon de chantier l’usage des câbles (four, lumière…) sur des petits morceaux de carton que je déchire et que je scotche. Heureusement que l’activité ne dure pas bien longtemps et que je peux descendre rapidement de mon perchoir !

Vous pouvez déjà voir le tableau électrique de la dépendance qui attend d'être posé, de la marque Legrand (historiquement connue, c'est un peu LA référence pour l'électricité).

De son côté en bas, Mika coupait les câbles à la bonne longueur et les assemblait pour qu’ils puissent dépasser une fois que les cloisons en placo seront posées.

L'installation électrique semble presque douteuse jusque-là, mais ce n'est qu'une impression.

On enchaîne avec la « garniture » dans la cloison entre SDB et cuisine : la découpe et mise en place de l’isolant est très rapide sur des grands pans de cloison comme ici. On voit très bien sur cette photo les différentes étapes de l’isolation, avec de gauche à droite : l’envers du placo nu, l’ajout de la laine de verre, la fixation du placo pour fermer la cloison (en pensant bien à faire ressortir les câbles avant de fermer…).

A peine isolée, la cloison est déjà refermée !

Dans la foulée, je fixe les boîtiers électriques de la cuisine.

Des boîtiers... Legrand, évidemment !

Alors que je suis assez content de voir la cloison qui prend forme, soudain… c’est le DRAME ! Une personne malintentionnée a refermé la fenêtre fraîchement peinte, réduisant à (presque) néant des heures de travail. Tout cela n’est que provocation et sabotage à mes yeux, même si quelques subtils coups de pinceaux suffiront sans doute en réalité à réparer le désastre.

Le périmètre du drame.

Voilà qui apporte une nouvelle pierre à mon projet d’écrire un livre intitulé « Les travaux : un danger pour la paix des ménages ». J’ai déjà prévu un chapître 57 qu’on pourrait sobrement appeler : « NE JAMAIS REFERMER UNE FENÊTRE PAS ENCORE SÈCHE ! ». Quoi qu’il en soit, ce douloureux épisode met un terme à notre journée de travail.

Le dimanche 10 avril, alors que nos cousins américains célèbrent la « Journée du golfeur » (pourquoi pas…), Mickaël entame une session carrelage dans la salle de bains. Il positionne d’abord les carreaux sans les coller, juste pour avoir un aperçu du rendu et anticiper les découpes à réaliser.

On présente les carreaux en démarrant de l'angle de la douche pour un rendu visuel plus harmonieux.

Une fois la disposition validée, c’est l’étape de la découpe pour mettre certains carreaux au bon format : c’est sous un beau soleil que la meuleuse entre en scène, pas de façon discrète puisque la rencontre entre le disque abrasif de l’outil et la faience du carrelage fait un bruit assourdissant (pas sûr que tous les voisins soient ravis de notre chantier, si ce n’est la petite mamie qui vivait la cohabitation avec les squatteurs comme une dictature anarcho-stalinienne qui faisait régner la terreur…). Revenons-en à la découpe : il faut marquer au feutre la ligne de découpe, puis procéder par tronçonnage, sans forcément appuyer beaucoup mais en passant la meuleuse autant de fois que nécessaire sur l’extérieur de la ligne de coupe. Mickaël ne montre pas le bon exemple sur la photo : il ne porte pas de lunettes pour se protéger d’éventuel éclats, sans parler du masque (pour les poussières) ou du casque (mais il est de toute façon déjà un peu dur de la feuille).

Chouette photo prise depuis la dépendance, avec en arrière-plan les cerisiers de la voisine en pleine floraison.

Au fait, je m’aperçois seulement maintenant que pendant mon absence le précédent mercredi, Mickaël avait aussi eu le temps de creuser et maçonner grossièrement une sorte de cache enterrée près de la dépendance, pour le surpresseur qui acheminera l’eau du puits. Si j’avais su, on aurait aussi aménagé une petite cave à vin sous la dépendance…

Travail vite fait, bien fait !

J’occupe une bonne partie de la journée par des retrouvailles avec de « vieux amis » : la spatule (ou couteau), l’enduit pour joints de placo et les bandes à joint. En effet, ce n’est pas un hasard si le placo est souvent appellé aussi « BA 13 », les deux lettres correspondant à « bords amincis » : c’est un moyen esthétique de finir des cloisons sans qu’on puisse distinguer de jonctions entre les panneaux !

Tant qu'à traîner, le carton du chauffe-eau sert de support !

Pour faire court, la démarche est d’enduire la zone de jonction entre les 2 plaques (qui forme un creux, puisque les bords sont amincis), coller la bande à cet emplacement et bien l’imprégner d’enduit, puis effectuer un nouveau passage en rajoutant de l’enduit (petit schéma qui illustre tout ça plus clairement). Un passage en maintenant la spatule perpendiculaire à la cloison permet d’enlever l’excédent d’enduit, on peut alors faire presque autant de passes qu’on veut pour lisser.

La photo n'est malheureusement pas très parlante, mais vous en aurez d'autres...

Sur le papier, ça semble assez simple, mais ça l’est beaucoup moins en pratique pour obtenir un résultat net. Heureusement, on a le droit à l’erreur : lorsque l’enduit est sec après quelques heures, on ponce légèrement pour faire disparaître les petits défauts et lisser l’ensemble (plutôt que du papier de verre classique, le mieux est d’utiliser une grille de poncage montée sur une cale à poncer, système plus adapté au placo). Et c’est reparti pour une nouvelle couche d’enduit, voire plusieurs, jusqu’à obtenir une finition parfaite, ou du moins qui vous donne satisfaction (parce qu’au bout d’un moment, vous aurez peut-être envie de tout casser, cette remarque n’étant que le résultat de ma propre expérience).

De l’autre côté de la cloison, Mika affronte l’atelier carrelage avec beaucoup plus de sérénité. Il commence par déposer le mortier-colle à carrelage sur le sol avec une truelle, puis il fait des stries avec la spatule crantée.

C'est presque relaxant, ces motifs qui rappellent les jardins japonais...

Il pose ensuite les carreaux sur le mortier-colle en laissant l’espace pour le joint qu’on fera ultérieurement. On conseille de tapoter avec un maillet en caoutchouc pour faciliter l’adhérence et étaler la colle uniformément sous le carreau.

Ouf, les carreaux ont été découpés comme il faut !

On utilise les croisillons d’écartement pour garder la même distance entre les carreaux et éviter ainsi de partir en biais.

Pratique, ces petits machins en plastique.

Tous ces travaux nous ont creusé l’appétit, nous avons bien mérité un déjeuner en terrasse : sirop, verre de blanc, salade estivale printanière, c’est la fête !

Et bon appétit, bien sûr !

Mais comme je dis souvent : ne faiblissons pas ! Mickaël enchaîne avec le rebouchage de la partie supérieure de la fenêtre, pour laquelle il taille des blocs de béton cellulaire de façon à laisser la place pour la pose des volets roulants à l’extérieur (compliqué à expliquer par écrit, on développera ce thème dans un billet à venir…).

C'est là qu'on est contents d'avoir choisi du béton cellulaire, qui se travaille assez facilement !

Collage de la première brique, calée de façon assez hasardeuse...

Quant à moi, je poursuis mes bandes de placo : dans l’entrée, avec la tablette qui jouxte l’escalier…

Positivons : la partie horizontale de placo ne doit pas être nickel puisqu'elle sera recouverte par une tablette en bois.

…mais aussi dans la salle de bains, où je dois faire face à des reliefs tellement biscornus qu’on ne sait même plus vraiment quel est le sens de la photo : il est d’autant plus difficile de faire les joints dans ces zones avec des angles qui sortent ou rentrent, sans compter que la salle de bains est assez sombre !

Il va en falloir des passages, pour obtenir un résultat correct...

Ces bandes marquent le début d’un (bien trop) long épisode qui dure encore à l’heure où j’écris ces lignes… C’est sans doute le prix de l’esthétique qui se paye toujours à un moment donné, que ce soit par le porte-monnaie ou par les efforts demandés !

Un peu comme on ferait des étirements après le sport, Mickaël termine tranquillement le week-end avec le montage d’une nouvelle étagère, directement dans la dépendance : l’avancement des travaux fait que nous avons davantage de matériel et d’outils qui envahissent la pièce, voilà de quoi canaliser (un peu) le bazar ambiant !

Rien de tel qu'un peu de rangement et de nettoyage après un gros week-end de chantier !

On s’arrête là pour aujourd’hui, mais on parlera encore placo et carrelage dans le prochain billet, et si vous êtes sages, on commencera à vous en dire un peu plus sur l’escalier… j’avoue que je trépigne, car je l’aime beaucoup !