Laisse béton…

Après quelques jours de « repos » (sans chantier, quoi…), le moment est venu de couler les fondations.

Ce jeudi matin, il est 9h30 quand le monsieur du béton arrive avec son camion toupie, avec une demi-heure d’avance donc. Heureusement, on avait pris un peu d’avance sur les préparatifs, si bien que son arrivée devait un peu ressembler à la relève de la garde à Buckingham Palace, ou du moins c’est ce que j’ai aimé croire : tapis (de protection) déroulé à l’entrée de l’allée, brouettes prêtes à faire feu, muscles chauffés, motivation à son maximum… « Ils ont l’air bien motivés » dit le monsieur du béton (oui, je l’appellerai comme ça tout au long du billet, puisque je ne sais toujours pas s’il est chauffeur-livreur, apporteur de béton, toupiteur…).

Image du monstre avant qu'il entre en action.

Première remarque : la bête est aussi impressionnante que je l’imaginais (je parle du camion, pas du monsieur, suivez un peu !). Même si le tapis déroulé n’était pas rouge, il a été bien utile pour recueillir les excédents de béton. En effet, il y a une histoire de petite pale et grosse pale qui tournent pour ne pas que le béton se fige dans le camion (c’est pas pour rien qu’on appelle ça une toupie !), et pour peu que le monsieur du camion veuille remplir généreusement la brouette, s’il ouvre les vannes au moment où c’est la grosse pale qui tourne, schplaouuuuf, plus de béton que prévu arrive dans la brouette. L’ouverture des vannes est activée depuis une sorte de boitier de commande que le monsieur du camion pilote lui-même, « mais le bouton est très sensible, alors c’est pas évident » (et on veut bien le croire).

Plus fort que la première gorgée de bière, la première brouette de béton !

Les accidents de parcours auraient pu être nombreux, mais c’était sans compter sur la valeureuse maman de Mika qui, entre deux blagounettes, raclait le toboggan à béton et récupérait le « trop plein » dans un petit seau avant que la brouette ne déborde. Pendant ce temps, Mika et moi galopions à tour de rôle avec nos brouettes pour combler les fondations à peine creusées (si c’est pas triste… tout ça pour ça !).

Petit à petit, le béton fait son nid...

Entre deux allers-retours avec la brouette, nous entendons notre sympathique monsieur du béton deviser avec la maman de Mika, on apprendra ainsi qu’il s’est acheté une caravane à 200 000€ (à ce prix, je préfère une maison, mais chacun son truc !). Mika et moi n’avons pas vraiment le temps de bavarder, si ce n’est pendant le remplissage des brouettes : « Encore une petite goutte ? » / « Je vous remets une cuillerée » / « Ah ça réchauffe de pousser la brouette »… (non exhaustif). Alors que nous commençons à être bien rodés, nous approchons déjà de la fin !

Allez, plus que quelques brouettes.

Au final, nous aurons mis une heure tout juste pour couler les 2,5 m3 de béton pour les fondations de la dépendance. Mais ce n’est pas tout de déverser du béton, il faut également le répartir uniformément puis le mettre de niveau.

Égalisation du béton à la règle...

...et vérification plus précise du niveau !

S’ensuit une troisième et dernière étape pour parfaire le « glaçage » de notre béton (on en mangerait) : avec la truelle, il faut lisser la surface délicatement pour éviter de laisser des reliefs indésirables qui nous gêneraient pour la pose ultérieure de briques. Plus on lisse, plus l’eau qui a servi à la fabrication du béton remontera et facilitera le lissage.

Votre serviteur surpris en plein lissage !

Info du jour : en principe, on ne dit pas « couler le béton » mais « PLACER le béton » (mais comme je l’apprends alors que j’ai presque fini le billet, j’écris ce que je veux). De même, le béton ne « sèche » pas, il « TIRE » (sur ce coup là je suis un peu fier, je le savais déjà !), en effet l’idée de séchage implique que l’eau s’échappe, ce qui est faux : même si une petite quantité d’eau s’évapore naturellement, le béton tire parce que le ciment absorbe l’eau pour faire une réaction chimique et durcir.