Ne me remerciez pas de vous avoir mis en tête pour la journée cette pépite de la chanson française…
Cruels que nous sommes, nous avions terminé notre précédent billet en vous laissant sur une image d’un suspense insoutenable (le mot n’est pas trop fort) : notre dépendance en proie à de fortes pluies et bourrasques ! Nous avions bien tenté de bâcher la partie pas encore couverte du toit mais les rafales ont eu raison de notre dérisoire protection. En rentrant du travail le lundi soir, je retrouve donc la bâche dans les rosiers des voisins et Mika sur le toit (positivons : mieux vaut ça que l’inverse… quoi que…). Quelques coups de marteau plus tard, la dépendance est enfin au sec !
Cette opération de voligeage en urgence fut une bonne idée, puisque la météo du reste de la semaine n’a pas été brillante…
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Samedi 13 février : le week-end débute sans grand enthousiasme puisque le vent est toujours de la partie, mais le ciel relativement dégagé nous laisse espérer une journée productive malgré tout. Maintenant que toutes les voliges sont posées et le pare-vent mis en place, Mika fixe une « lisse de réhausse » : je mets entre guillemets parce qu’il n’a pas su me dire comment ça s’appelait, mais il savait qu’on en avait besoin, c’est déjà ça ! C’est une planche de bois qui s’appuie verticalement tout le long de la panne faîtière, et sur laquelle on viendra fixer la dernière rangée de tuile, à cheval sur les deux versants du toit.
Le ciel est de plus en plus gris alors que Mika commence à scier les chevrons à la bonne longueur (on les avait volontairement laissés trop longs lors de la pose).
J’abandonne lâchement Mickaël dans l’après-midi, appelé par des activités associatives, mais il a pris quelques photos entre temps (ALLELUIA). Lorsque je reviens quelques heures plus tard, je m’aperçois que j’ai malheureusement raté la pose de la première tuile, et même des premières rangées de tuile !
Depuis l’intérieur, notre dépendance ressemblerait presque à un (très modeste) chalet savoyard, avec sa jolie charpente et sa couverture en bois…
Comme nous le craignions, la journée du lendemain n’est que pluie, grisaille, flaques d’eau, humidité…
En bref, inutile d’attraper la mort pour tenter de poser quelques tuiles : nous restons bien au chaud à nous reposer, faire la cuisine, boire du thé et regarder des films (et ça fait du bien, à l’occasion !). On essaye de toute façon d’être le plus prudent possible au sens large, en se ménageant physiquement autant qu’on le peut (plus facile à écrire qu’à mettre en pratique), et en ne prenant pas trop de risques lorsqu’on travaille sur le chantier (je ne peux de toute façon pas écrire le contraire, ma maman lit le blog, et envisage de missionner une commission de sécurité pour venir inspecter nos conditions de travail !).
Notre gentille petite mamie voisine surveille également que le chantier se déroule bien, elle a récemment dit à Mickaël : « Vous m’avez fait des frayeurs lorsque je vous ai vu sur le toit, alors qu’il y avait la tempête, en plus vous n’étiez pas bien couvert ». Elle semble suivre avec assiduité l’avancement du chantier depuis sa fenêtre bien au chaud : je doute qu’elle lise notre blog, mais elle nous a également dit que nous avions oublié la tradition de la pose du bouquet lorsque la charpente a été finie (je découvre ainsi par hasard que c’est le fameux bouquet final auquel on fait souvent allusion, lisez rapidement l’article, vous pourrez frimer en société !).
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Pour « rattraper le temps perdu », on travaille un peu sur le chantier plusieurs soirs de la semaine suivante, où la pluie est un peu moins présente. Le lundi, Mickaël avance notamment la pose des liteaux sur le versant du toit entamé le samedi précédent, et continue la pose des tuiles.
Sur la photo suivante, on voit bien comment sont fixés les liteaux de façon à constituer un quadrillage sur lequel reposent les tuiles. C’est assez curieux quand on ne le sait pas, mais la plupart des tuiles sont simplement posées et tiennent grâce à leur emboîtement mutuel !
Dès le mardi soir, le premier versant du toit est couvert !
On ne se repose pas sur nos lauriers, et on attaque l’autre versant… (enfin surtout Mika, pour dire ce qui est, mais il faut bien quelqu’un pour prendre les photos et préparer le repas des ouvriers)
En tout cas, on ne regrette pas d’avoir choisi ce modèle de tuiles, et le premier versant du toit terminé a déjà fière allure, si bien qu’on est presque déçus de ne pas voir davatange la toiture depuis notre jardin ! Je pense que je passerai souvent dans la rue transversale juste pour voir la dépendance… 🙂
Le vendredi soir de la même semaine, ALERTE SOLEIL ! D’ailleurs, vous le saviez, que Bordeaux est une des villes françaises où il pleut le plus souvent ? Mais pour l’instant, nous profitons de cette éclaircie qui est l’occasion de poursuivre la pose des tuiles sur le second versant du toit.
Cette vision n’est pas sans me rappeler le Concorde : rien à voir avec l’avion, je vous parle d’un gâteau pour lequel je serais prêt à tuer (ou pas loin, puisqu’il est quand même question de la rencontre magique entre meringue et mousse au chocolat).
Enfin ne nous dispersons pas (et merci de ne pas baver partout), j’enchaine avec une vue transversale sur le faîtage, où l’on distingue très bien les différents éléments grâce à ma superbe légende. Mika me demande de préciser que si le bout des liteaux est peint en orange fluo, c’est pour ne pas que les avions passent trop près.
Toujours au chapître « gros plan », voyons maintenant le millefeuille des différentes couches du toit, il manque juste les tuiles ! (je n’ai pas mis de légende cette fois-ci, vous devriez presque tout reconnaître depuis le temps que vous lisez ce blog)
Voilà, nous sommes parés pour attaquer ENFIN un week-end où il fera beau.
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Contrairement au dicton du jour qui prétend que « Souvent à la sainte Aimée, la campagne est enneigée », il fait beau quand nous entamons le chantier ce samedi 20 février (du grand n’importe quoi ces dictons, heureusement que je prévois pas mes habits la veille en fonction de ça, sinon j’aurais fini avec la parka et les moufles alors qu’il faisait presque 20 degrés au summum de l’après-midi).
Quoi de mieux pour bien commencer la journée qu’un petit cours d’aérobic ?
Je n’avais pas exactement la même tenue que Véronique et Davina, mais les mouvement sont globalement les mêmes et je peux vous dire que j’ai fait chauffer les muscles : 1/ on prend les tuiles (flexion des coudes) 2/ on les charge dans la brouette et on les amène devant l’échelle (traction des bras) 3/ on monte sur l’échelle (flexion cuisses et fessiers, je sais même pas si ça existe ce mouvement…) 4/ on passe les tuiles à Mika (étirement des bras) 5/ on redescend et on recommence !
J’imagine que ce module d’entrainement doit être sacrément efficace puisque tous les muscles cités me faisaient mal le lendemain, ou presque : Gym Tonic, ça marche vraiment en fait ! (je parle toujours de l’émission télé, à ne pas confondre avec le module d’entrainement « Gin Tonic », qui sollicite surtout le foie en fait…)
Pour en revenir à nos tuiles, la couverture du toit avance à grands pas : je n’en ai presque pas posé pour ma part, mais une fois qu’on a saisi le principe d’emboîtement, c’est presque un jeu d’enfant !
On utilise des tuiles de rive pour la première et la dernière lignes qui bordent le toit : ces tuiles particulières (et donc plus chères, ah ils sont pas bêtes !) ont pour fonction d’assurer l’étanchéité du bord de la toiture et des murs grâce à leur rabat, et offrent au passage un aspect visuel plus « propre ». Elles sont calées au bord du toit et vissées pour assurer leur résistance face aux intempéries (parce que les tuiles, c’est un peu comme les dominos, il suffit d’une seule qui s’envole pour que tout le système d’emboîtement soit mis à mal… enfin c’est ce que j’ai cru comprendre…).
Quelques tuiles plus tard, les deux versants du toit sont couverts.
Voici donc la toiture de la dépendance presque finie :
Reste encore à poser le faîtage, c’est-à-dire la ligne de rencontre entre les deux versants du toit (heureusement qu’il y a internet pour m’aider à formuler mes propos pour que ça soit un minimum compréhensible). On commence par poser le closoir, cet élément à l’apparence étrange qui assure l’étanchéité et la ventilation du toit : c’est une longue plaque rigide bordée par deux « bavettes » souples en plomb qui viennent épouser la forme des tuiles pour éviter tout passage d’eau.
Pendant que Mika se concentre sur la toiture, je me prends pour Ghostbusters (vous savez, les chasseurs de fantômes et leur attirail bizarre), sauf qu’étant un garçon assez rationnel, je m’attaque aux termites et autres vilaines bébêtes : armé de mon pulvérisateur, je répands un produit saturateur sur tous les chevrons et autres pièces de bois qui entourent le toit de la dépendance.
La pose du closoir avance à grands pas sur le toit, Mika a même commencé la fixation des tuiles faîtières. Il ne ménage pas la perceuse et met toute son énergie dans le vissage… peut-être trop même… et là, c’est le (presque) drame ! Je l’entends jurer dans sa barbe, et pour cause : zwrouiiich, la perceuse a dérapé, et s’est enfoncée dans son index gauche. Je lâche mon costume de TermiteBusters pour me métamorphoser en médecin urgentiste : je prescris un peu de désinfectant et un pansement, ce qui semble convenir au patient (qui est tout de même un peu pâlot, la blessure n’est pas belle à voir…). Heureusement que le toit est presque terminé…
Nous décidons d’une pause repas pour nous remettre de ces émotions. Encore sous le choc de son récent accident de vissage, Mickaël a une idée qui pourra « révolutionner » le quotidien de tous les bricoleurs du monde selon lui, une invention dont je ne peux vous en dire plus, puisqu’elle fera peut-être notre fortune un jour (!). J’essaye de rivaliser avec autant de créativité, en émettant l’idée de customiser un bonnet avec un mini-gyrophare pour les interventions de soins en urgence sur le chantier : l’idée n’a malheureusement pas été retenue (j’imagine votre déception).
L’après-midi est consacrée (je féminise le mot parce que j’ai du style…) à des activités moins dangereuses : Mickaël découpe la silhouette de l’œil-de-bœuf (d’ailleurs c’est un peu l’enfer à écrire, ce mot avec des tirets et deux caractères spéciaux, je propose d’utiliser le mot « cornichon » à la place !).
De mon côté, je continue à œuvrer pour la protection des chevrons en les peignant avec la lasure piment déjà utilisée pour la ferme, pas tant pour l’esthétique que pour protéger le bois des attaques diverses (humidité, bestioles…). Le résultat est plutôt joli, mais peu importe puisqu’à terme les chevrons auront disparu sous un plaquage !
Comme vous l’aurez constaté sur la photo précédente, la forme du cornichon (!) est maintenant découpée (il reste une petite languette à enlever, qui ne résistera pas bien longtemps…), Mika finit donc la journée en passant une seconde couche d’enduit sur cette même facade pour la protéger de l’humidité. Vue sous cet angle, avec son toit de tuiles, ses chevrons peints et son cornichon (hum), notre dépendance a fait un grand pas vers son statut d’habitation. On a comme l’impression que la majeure partie du « gros œuvre » est maintenant derrière nous : c’est peut-être un détail pour vous, mais pour nous ça veut dire beaucoup ! (oui, j’ai décidé que ce billet contiendrait une poignée de références plus ou moins subliminales)
Le lendemain, nous optons pour une journée de travail relativement tranquille afin de ménager les troupes. Mickaël attaque la peinture du cornichon (en voilà une activité originale !). Ne faites pas attention au bazar en arrière-plan, c’est notre pièce spéciale « affaires dont on sait pas quoi faire mais qui peuvent servir donc à garder quand même sous la main ».
Pendant que certains s’amusent, d’autres travaillent : je m’attaque au décapage du cadre de la porte d’entrée (de la maison principale, cette fois-ci). Une ponceuse électrique me facilite heureusement le boulot, mais je pense que j’ai (encore…) avalé quelques poignées de poussière. Au fait, vous me direz si mon nouveau look capillaire vous plait ? (ahahah)
Tant qu’à devoir travailler la porte ouverte, on décide de l’enlever pour pouvoir ENFIN la repeindre. C’était au programme depuis un bout de temps, puisqu’elle avait déjà été nettoyée, mais sans qu’on trouve le temps de passer une couche de lasure qui la protège (or il se trouve que le passage des voitures dans des flaques devant notre maison éclabousse jusque la porte !). Cette fois-ci, nous abandonnons le coloris « piment » de la dépendance au profit d’une teinte « griotte » que Mickaël avait déjà utilisé pour repeindre une vieille armoire de famille, avec un résultat plutôt satisfaisant. Après quelques coups de pinceau, il m’appelle et… comment dire…
J’hésite entre rire et consternation. Mickaël précise qu’en fait, il s’en souvient maintenant, il avait mélangé la lasure « griotte » avec une autre plus rouge pour peindre son armoire… Philosophe, il rajoute que ça sera pratique quand on recevra du monde : « On habite la maison à la porte violette ». Pour ma part, tous mes espoirs reposent sur l’histoire du vilain petit canard qui devient un superbe cygne en grandissant : peut-être que notre porte au coloris disgrâcieux singulier deviendra une jolie porte en séchant ? (affaire à suivre)
Le dimanche après-midi nous amène un bien joli soleil : pendant que j’enduis le mur du côté des voisins (on s’en sort plus, de cet enduit…), Mika encastre le cornichon à son emplacement définitif (on ne s’en lasse pas !).
Le résultat est du plus bel effet… Pour fêter la pose du cornichon / la quinzaine de degrés / la fin d’un week-end assez productif, nous improvisons un goûter dans le jardin avec Olivier et Seb, qui nous rendent une petite visite.
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Conseil du jour : (oui, il est de retour) On est généralement bien pressé de terminer des travaux, et c’est parfois rageant de consacrer autant de temps et d’efforts à des éléments qui seront finalement invisibles (comme traiter et peindre les chevrons qui seront finalement recouverts…), mais on se fait une raison : mis bout-à-bout, c’est autant de détails qui feront la qualité et la durabilité de votre ouvrage. Dans le même esprit, il est très tentant d’opter pour des outils ou matériaux « premier prix », surtout que la liste des dépenses s’allonge très vite lorsque l’on fait des travaux (je suis bien placé pour le savoir hum) : c’est bien sûr légitime de vouloir contrôler son budget, mais attention aux économies de bouts de chandelle qui pourraient avoir des conséquences gênantes sur les prestations finales de votre « nid ». Si l’achat d’une boite de clous d’une marque inconnue n’aura probablement aucune répercussion sur la solidité d’une construction, en revanche il y a d’autres éléments sur lesquels il vaudra mieux ne pas lésiner sur la qualité (on peut notamment penser à tout ce qui concerne l’électricité, et qui peut rimer avec sécurité ou fiabilité).
PS : pour les plus inquiets d’entre vous, à l’heure où j’écris ce billet, le doigt de Mika va mieux…
PPS : dans le prochain billet, on vous dévoile la couleur de la porte de la maison après séchage (angoisse).
La couleur de la porte, la couleur de la porte, la couleur de la porte ???
Toutouyoutou ! Toutouyoutou !
Toujours bravo pour le boulot, j’adore la porte 🙂
Je double plussoies pour l’avertissement sur les économies de bout de chandelle, mais en même temps je te contre-dis, car l’avertissement et également valable pour les clous !
J’en ai fait la difficile expérience en repeignant mes volets. J’ai acheté des vis de pentures en vrac chez Brico Dépot, très mauvaise idée ! Un couple un peu trop fort sur la visseuse et c’est la tête qui casse. Après ça amuses-toi pour l’enlever et mettre la penture comme il faut …
Petite recommandation produit, ma maison étant entièrement en béton cellulaire, pour les fixations d‘étagère et autre éléments intérieurs, je vous recommande les chevilles à frapper
http://www.alexis-robert-bricolage.com/c..
(je ne connais pas ce magasin, mais c’est le produit qui intéressant)
Très simple à fixer et très bonne résistance (si le mur est enduit il faut gratter le plâtre sur la taille de l’embout pour enfoncer le tout facilement)