Face au mur : les plaquettes de parement !

L’été est bien là (du moins à l’époque où commence ce billet) : l’occasion de travailler au grand air, ça tombe bien il y a justement un atelier « parement mural » qui nous attend sur la façade côté jardin. Voyons à quoi il ressemblait jusque-là…

Ah oui, c’est… brut !

Mais que vois-je sous l’appentis ? Mais oui, c’est une palette chargée de nombreux paquets de parement ! Avant d’aller plus loin, commençons par les basiques : qu’on parle de parement mural, plaquettes de parement ou pierre de parement, il est question de la même chose. Ces termes désignent des plaques assez fines (généralement de 2 à 4 cm d’épaisseur) qu’on colle sur les murs dans un but décoratif. L’aspect de ces revêtements muraux est souvent censé imiter la pierre massive, mais leur finesse rend bien sûr plus facile leur mise en oeuvre (pour un budget généralement moindre !).

Chaque paquet permet de couvrir environ 0,5 m² de mur, les formes de pierres étant différentes d’un paquet à l’autre (il existe un nombre assez important de modèles de pierre, ce qui renforce le rendu réaliste du parement : ben oui, dans la nature, aucune pierre ne ressemble à une autre, si ?).

Nous n’avons pas réfléchi bien longtemps avant de choisir la marque de parement qui nous intéressait, à savoir le fabricant Orsol (cocorico, leurs parements sont même produits dans une usine au fin fond du Lot-et-Garonne, ou presque…). Par contre, on a un peu plus hésité concernant le modèle précis : autant la partie surélevée de la maison joue clairement la carte de la « rupture graphique » avec un style très contemporain, autant le bâti existant est beaucoup plus traditionnel, avec sa pierre de taille. Nous voulions donc garder cet esprit ancien / matériau brut pour la façade arrière, avec un parement de style plutôt traditionnel, mais plusieurs collections pouvaient correspondre à nos attentes (car oui, on parle de « collection » en fait, ça fait plus chic même si ça n’est que du béton… mais du joli béton !).

Nous avons donc finalement opté pour la collection Causse, dont les pierres sèches aux formes allongées offrent un rendu à la fois authentique et chaleureux, tout en pouvant plutôt bien s’inscrire dans un environnement moderne comme notre maison (par ailleurs, il est fréquent de trouver des murs en pierre de ce genre dans le Sud Ouest). Un petit coup d’œil au catalogue nous a rapidement convaincus que ce parement trouverait bien sa place chez nous, en donnant vie à un chouette jeu de contrastes, un peu comme sur les photos ci-dessous (aspect pierre / zinc, matière lisse / texturée, teinte claire / foncée…).

Y’a pas à dire, les photos du catalogue vendent du rêve ! => jetez un œil au catalogue, ça donne une petite idée des différents styles de parement qui existent.

Allons voir tout ça d’un peu plus près… Les parements de ce fabricant sont en pierre reconstituée : en somme, c’est un savant mélange entre des granulats de pierre, du ciment et des colorants. Pour ce qui est du matériau lui-même, la composition de base n’est donc pas bien loin de celle du béton, sauf que les formes et textures des pierres sont travaillées pour offrir un aspect plutôt réaliste. Côté couleur, les plaquettes de parement sont teintées dans la masse pour leur donner une « couleur de base » homogène (beige / sable dans notre cas), puis différentes patines apportent des teintes plus subtiles aux pierres (ce sont des sortes de colorants en poudre qui teintent seulement la surface des parements). Bilan des courses : on obtient des pierres aux formes assez variées, avec des reliefs et un grain qui rappellent les pierres naturelles, et des teintes nuancées qui renforcent le rendu authentique !

Zoom sur quelques plaquettes de parement : on voit bien les reliefs travaillés, mais aussi la diversité des teintes : certaines patines sont subtiles (poudre grise sur la pierre au centre, qui vient nuancer discrètement la teinte de masse beige) ou plus prononcées (pierres à l’arrière-plan, avec une teinte plus foncée ).

Pour la petite histoire, à mon sens l’un des avantages de la pierre reconstituée est de proposer un bon compromis entre plusieurs critères importants : solidité, esthétique, prix et mise en oeuvre. En effet, on peut trouver des parements muraux fabriqués à partir d’autres matériaux, comme la pierre naturelle bien sûr, la terre cuite ou encore le plâtre (je fais volontairement l’impasse sur d’autres matériaux comme les parements bois qui semblent se populariser depuis quelques années dans les rayons des magasins de bricolage / décoration, le rendu visuel est tellement différent que je considère que c’est un autre sujet à part entière : voir cette jolie sélection d’idées pour habiller ses murs de bois).

La pierre naturelle offre souvent un rendu très beau, par contre le budget peut assez vite s’envoler si on souhaite un parement de qualité. Par ailleurs, pour ma part quitte à opter pour la pierre naturelle, je préférerais un aspect qui soit assez brut et authentique… Pourtant, je m’aperçois que les rayons « revêtement mural » des GSB (Grandes Surfaces de Bricolage) sont envahis de parements faits de petites « baguettes » dont l’aspect stratifié / brillant ne me plait guère (mais là encore, les goûts et les couleurs…). Je ne m’attarde pas forcément non plus sur le plâtre, qui a certes l’avantage d’être léger et peu cher mais se révèle fragile (il ne peut d’ailleurs être posé qu’en intérieur !) et généralement peu convaincant sur le plan esthétique.

Bref, revenons-en à nos moutons pierres… Débutants en la matière que nous sommes, ne croyez pas que l’on va attaquer le collage des pierres au mur directement ! Prudents, on décide de procéder à une « pose à blanc », en disposant les pierres au sol pour valider le principe avant de passer à l’action, en quelque sorte (les artisans qui ont l’habitude collent généralement les plaquettes directement au fil de l’eau). Sans doute grâce à ma créativité débordante, me voilà donc désigné d’office pour organiser cette délicate opération d’agencement des pierres, qu’on appelle également « calepinage ». Pour faciliter le travail et repérer plus facilement LA bonne pierre qui va à l’endroit voulu, nous avons suivi les recommandations du fabricant, à savoir ouvrir plusieurs paquets puis mélanger les pierres pour avoir un choix large de tailles, formes, teintes

Mon premier pan de mur à gauche, et la « pioche » sur le carton de droite…

Vous en avez déjà marre qu’on parle de pierre ? Passons au bois alors… Grâce aux méandres d’internet, nous avons eu l’occasion de faire l’acquisition de ce joli buffet pour la modique somme de zéro euro. Quelqu’un déménageait et, ne pouvant pas garder cet encombrant meuble, proposait de le donner à qui voulait bien se donner la peine de venir le chercher (ce que nous avons fait, ce ne fut pas une mince affaire pour le transporter mais le jeu en valait la chandelle !). Bref, le meuble ayant déjà pas mal vécu, il nécessitait un petit « rafraîchissement », notamment pour le plateau. En exclusivité pour vous, nous vous dévoilons les coulisses de ce DIY (à prononcer à l’anglaise car c’est plus classe, repeat after me : « di aïe ouaille », pour Do It Yourself évidemment).

Entrée en scène du meuble avant sa « restauration »…
A ce stade, on a déjà « déciré » le plateau qui offre un aspect plus mat qu’avant. On peut voir que le bois a été sauvagement attaqué par des animaux (sans doute microscopiques mais visiblement très énervés). Un morceau du meuble a même été remplacé (très subtilement, c’est à peine visible… ou pas…). Ah, c’était une autre époque, on pensait davantage « durabilité imposée » qu’obsolescence programmée !
Les opérations s’enchaînent : après avoir enlevé la cire, rebouché les trous avec de la pâte à bois et poncé légèrement pour aplanir la surface du plateau, on applique à nouveau de la cire teintée… Et voilà le résultat ! Je savais que j’aurais dû prendre davantage de photos car la différence avec le visuel de départ n’est pas flagrante (on voit que le meuble a été déplacé mais ce n’est pas ça l’info intéressante !). Bon quand même, je suis sur la bonne voie pour devenir « influenceur déco », non ?

Reprenons notre sujet principal : maintenant qu’on a terminé la « pose à blanc » d’un premier pan de mur, passons à la pratique ! Mais comme un homme averti en vaut deux, révisons d’abord la théorie grâce à ce bref tutoriel vidéo (ce n’est pas exactement la même collection de parement mais le principe reste le même) :

Comme dans la vidéo, précisons que le fabricant recommande de poser ces parements avec un double encollage. On enduit donc d’abord le mur de colle à l’aide d’un peigne (spatule crantée) : cette opération crée des sillons de colle au mur, ce qui permettra ensuite une répartition homogène de la colle lorsqu’on viendra appliquer le parement contre le mur. Une fois le mur encollé, on « beurre » le dos des parements de colle à l’aide d’une truelle. Pour finir, on applique fermement la plaquette de parement au mur, puis on effectue quelques mouvements latéraux de va-et-vient pour bien écraser la colle, chasser l’air et ainsi favoriser une meilleure adhérence du parement. Allez, maintenant qu’on a compris le principe, on se lance…

L’encollage du mur débute : on se rendra rapidement compte que le mélange de colle est bien trop liquide, avec pour résultat des plaquettes de parement qui glissent lentement (mais sûrement et lamentablement) vers le bas du mur. Après quelques réajustements de dosage de la colle, tout va mieux et les parements adhèrent bien au mur !
Vient ensuite le beurrage : on applique une fine couche de colle au dos du parement avec la truelle (notez que la tong n’est pas du tout réglementaire sur un tel chantier !).
Après quelques dizaines de minutes, un premier pan de mur est orné de pierres… Mika a l’air bien fier du résultat !

Pour fêter ce premier pan de mur, rappelons quelques règles élémentaires sur la pose de parement. C’est un travail d’autant plus fastidieux pour nous qu’on découvre en direct les difficultés : il faut organiser les pierres de façon à ce qu’elles soient disposées harmonieusement, tout en veillant à conserver l’horizontalité globale (en principe, pas de pierres verticales ou qui partent en diagonale, c’est pourquoi on recommande de tracer un trait de niveau tous les 30 cm environ pour veiller à l’horizontalité… même si en regardant d’anciens murs en pierre massive, on se rend bien compte que les générations précédentes entassaient souvent les pierres comme ils pouvaient, sans doute pour aller au plus court !). Au milieu de tout ça, il faut s’efforcer de répartir les pierres de manière à varier les teintes, les formes de pierres… Il existe une assez grande diversité de « modèles » de pierres, mais malgré tout au fil de la pose on retombe régulièrement sur les mêmes, il faut donc éviter de poser des pierres identiques trop proches les unes des autres. Ah oui, et puis j’allais oublier : pour un meilleur résultat esthétique, il faut prendre le soin de croiser les pierres d’une rangée sur l’autre afin d’éviter les alignements de joints verticaux.

Récapitulons tout ces conseils concernant les joints de manière visuelle (notez que le dernier schéma concernant les « assises horizontales longues » peut être discuté car même si ces dernières ne sont pas forcément disgracieuses, on peut quand même essayer de les « casser » régulièrement pour un rendu plus harmonieux).

Revenons-en à la pratique, qui est chronophage…

On poursuit la pose à blanc pour le mur qui sépare la baie vitrée de la porte (au milieu, vous remarquerez le boitier pour une future prise électrique en extérieur).
Je n’ai même pas terminé mon pan de mur au sol que Mickaël commence déjà à coller les premières pierres au mur.

Bon à savoir : les plaquettes de parement sont souvent complétées par des accessoires qui offrent de belles finitions, notamment des angles. Cela se révèle très pratique, notamment dans le cadre de projets de rénovation, car cela renforce l’effet réaliste de « pierres massives » (certaines collections proposent même plusieurs hauteurs d’angle, voire des linteaux ou des appuis de fenêtre…). Problème dans notre cas : les ouvertures étant plutôt grandes, ajouter des angles risquerait finalement d’aboutir à un rendu peu esthétique car les angles occuperaient souvent plus d’espace en largeur que les pierres elles-mêmes (je sens bien que la phrase est compliquée à comprendre…). Trêve de discussions, place à l’action pour la suite des événements !

A défaut d’angles de parement, on pose donc les pierres en les laissant légèrement déborder du tableau. Pour donner l’illusion d’un « vrai » mur en pierres, on viendra enduire le tableau en laissant l’enduit effleurer la tranche des pierres (les tasseaux de bois servent donc de repère pour aligner les pierres).
Zoom : si vous avez bien lu les règles élémentaires de pose, vous saurez retrouver l’erreur de débutant qui figure dans ce pan de mur ! (mais qui ne devrait heureusement pas être trop visible une fois le mur terminé pour l’œil non averti…)

Pendant ce temps à l’intérieur de la maison, l’envers du décor est un peu plus « chaotique » : j’ouvre progressivement des paquets de parement que je mélange au sol pour avoir suffisamment de choix…

Le stock est là : faites votre choix…

Non loin de là, pour changer un peu du parement, Mika fait un peu de plomberie et de carrelage (on pensait pourtant en avoir fini…).

Évacuations d’eau vers la cuisine, pour l’évier et le lave-vaisselle.
Quelques jours plus tard, place au carrelage des toilettes.

Au fil des jours, on poursuit la pose du parement jusqu’à hauteur des ouvertures.

On arrête le parement à environ 30 cm du bord du mur car on prévoit à terme de remplacer la clôture par un mur qui sera presque dans le prolongement du mur existant (il faut donc prendre en compte l’épaisseur de ce futur mur).

Petit focus sur les tableaux des ouvertures : comme précisé plus haut, nous n’avons pas recours aux angles de parement qui semblent peu adaptés à notre configuration. On va donc réaliser un enduit sur les tableaux, enduit qui viendra à fleur de la tranche des plaquettes de parement de manière à renforcer l’impression visuelle de « vraies pierres ».

Première étape : Mika recouvre le tableau de colle (la même utilisée pour encoller les parements) et crée des stries marqués à l’aide d’un peigne de carreleur. La colle sèche constituera une sorte de « primaire d’accrochage », c’est-à-dire que ses reliefs offriront une bien meilleure accroche à l’enduit qu’un tableau lisse.
Le tableau tout juste recouvert d’enduit : la teinte va s’éclaircir en séchant (oui, la photo est prise sur le tableau opposé puisque Mika est sur tous les fronts !).
Retour à notre tableau initial, une fois l’enduit sec : le résultat est suffisamment propre mais pas trop « léché » non plus (c’est évidemment intentionnel pour conserver son aspect authentique : qui pourrait croire le contraire ?).

Maintenant qu’on a collé nos parements, il va falloir procéder au jointoiement, qui a une finalité aussi bien esthétique que technique (pour assurer l’étanchéité). Tout d’abord, précisons qu’il faut attendre 24h après collage des parements avant de réaliser les joints. Concernant la mise en oeuvre : on recommande généralement d’appliquer le joint dans les espaces entre les parements à l’aide d’une poche à joint (la même chose que la poche à douille qu’on utilise en pâtisserie, mais sans la douille au bout !). Une fois les joints remplis, on les resserre à l’aide d’une truelle langue de chat. On attend ensuite un peu : lorsque les joints commencent à durcir, il faut les brosser légèrement à l’aide d’une brosse d’acier douce (le laps de temps à attendre dépend notamment de si on a fait un mortier joint liquide, et de la température ambiante).

Mika a déjà comblé les interstices de mortier joint, il resserre maintenant les joints avec sa langue de chat (ça sonne curieusement, c’est une truelle dont la forme peu large et allongée se prête très bien à cette opération !).
Lorsque les joints commencent à tirer (les lecteurs fidèles savent déjà que les joints ne sèchent pas…), on les brosse légèrement de manière à homogénéiser leur aspect et rattraper les éventuels reliefs ou autres imperfections. Attention à ne pas brosser trop les parements eux-mêmes : même s’ils sont assez résistants, on prend parfois le risque d’abîmer les patines de surface (pas tellement dans notre cas, mais davantage avec des teintes plus fortes comme le ton terre de sienne).

Pour ce qui est du rendu des joints, deux écoles sont possibles selon l’esthétique recherchée, c’est avant tout une histoire de goût : on optera pour des joints creusés si l’on souhaite un effet assez traditionnel, ou pour des joints arasés pour un rendu plus contemporain (le joint vient affleurer la surface des parements, les reliefs et ombrés des pierres deviennent alors moins marqués). Pour notre part, je crois que nous avons fait un compromis entre ces deux versions avec des joints légèrement creusés, la preuve en images…

Le mur côté allée, vu de loin, une fois les joints réalisés.
La vue de plus près !

Maintenant qu’on a fini tout un pan de mur, il va falloir se préoccuper du linteau qui surmonte la porte d’entrée… La même société qui fabrique nos pierres de parements propose plusieurs linteaux de parement assortis, mais dont les dimensions n’étaient pas forcément appropriées à notre situation. Par ailleurs, il fallait également tenir compte du fait que nos ouvertures côté jardin sont équipées de volets roulants qui comportent bien sûr des coffres : il est donc impossible d’habiller le dessous de ces coffres avec du parement (dans l’absolu ce n’est pas impossible mais au premier problème avec le volet, on se retrouverait obligés de casser le linteau !). Après pas mal d’hésitations, nous avons donc décidé de fabriquer nos propres linteaux sur mesure à partir de la collection de parement Brécy. Le « mini-tutoriel » qui suit montre qu’avec un peu de méthode (et pas mal d’huile de coude), c’est faisable, avec en prime un résultat plus que satisfaisant !

Nous sommes donc partis de ces pierres de parement dont l’aspect rappelle la pierre de taille légèrement vieillie, à l’image de nombreuses bâtisses de la région bordelaise comme la nôtre (hauteur 30 cm, longueurs variables : 50-55-60 cm).
Dans l’idée de restituer au mieux le rendu d’un linteau en pierre massive, Mickaël a calculé puis tracé au mur les différents éléments constitutifs du linteau en se basant sur une méthode traditionnelle pour calculer leurs dimensions.
Après avoir reporté les dimensions sur les pierres de parement, on procède à la découpe avec une disqueuse (là encore, mis à part les lunettes de protection, la tenue n’est pas DU TOUT réglementaire, à ne pas reproduire chez vous…).
Quelques minutes (et beaucoup de poussière) plus tard, les différents éléments du linteau sont disposés au sol pour vérifier la cohérence de l’ensemble… Tout semble bon !
On procède ensuite au collage de notre linteau pierre après pierre (le double-encollage se révèle alors d’autant plus important que ces pierres sont de dimensions imposantes !). On aligne les parements sur une planche qui est elle-même soutenue par des étais.
Une première vue d’ensemble juste après collage : c’est prometteur !

Après cette mise en bouche, Mickaël s’attaque à la pièce principale, à savoir le linteau qui surplombe la baie vitrée (cette dernière fait 2,40 m).

Collage des parements du linteau, Mickaël a bien sûr étayé de la même manière.
Après avoir attendu 24h, on peut réaliser le jointoiement et poursuivre la pose des parements pierre à pierre autour du linteau.

Dans le jardin, les beaux jours tirent à leur fin

Les journées raccourcissent un peu trop : il est temps de ranger la piscine !
Mieux vaut tard que jamais : on récolte des (rares) pastèques d’une taille… comment dire… modeste !
Alors que l’automne approche, les cucurbitacées grossissent tranquillement… On se rendra compte plus tard que ces curieux spécimens ne sont sans doute pas comestibles car il s’agit probablement d’une hybridation entre une espèce comestible et une autre qui ne l’est pas… En attendant de lever le doute, on préfère ne pas prendre de risques !

La pose des parements se poursuit tranquillement en hauteur…

Mickaël trace des traits de niveau tous les 30 cm environ jusqu’au bardage : ces repères nous aident à respecter globalement l’horizontalité de la pose.
Sur l’échafaudage, c’est un peu le bazar avec des pierres dans tous les sens : on est obligés d’abandonner notre méthode de « pose à blanc » au sol, et on improvise la pose des pierres quasiment au fil de l’eau, ce qui nous donne un peu de fil à retordre…
La progression vers la gauche se fait lentement, on trouve au fur et à mesure les pierres qui vont venir compléter les espaces restants (avec harmonie, bien sûr !).

Alors que l’on approche déjà de la fin du mois de septembre, le parement est bien avancé mais la pose « en direct » n’est pas sans occasionner quelques tensions au sein de l’équipe d’ouvriers à cause de désaccords méthodologiques…

Moue qui illustre plus ou moins l’humeur à ce stade du chantier, on peut imaginer une réplique quelques secondes avant, de type : « Pourquoi tu as mis cette pierre ici, maintenant on se retrouve coincés, ah bravo, je te l’avais bien dit pourtant… ».
Mais si l’on prend un peu de recul, malgré les quelques prises de bec (qui viennent AGRÉABLEMENT pimenter le quotidien des travaux, évidemment !), les choses n’avancent pas trop mal…

Quelques jours plus tard, on commence malgré tout à en voir le bout…

Allez, encore un effort : on attaque le dernier mètre carré !
Vue d’ensemble une fois le parement terminé (manquent seulement quelques pierres sur le côté gauche pour matérialiser un angle porteur en pierre de taille massive !).
Les derniers joints : dire que certains passent leur journée à faire ça…
Quelques allers-retours de scie à pierre plus tard, Mika donne vie à des parements « faits maison » à partir d’anciennes pierres issues du démontage d’un pignon de la maison (cela semble si lointain…).

Bien sûr en y regardant de près, je retrouve quelques défauts sur ce mur, ou alors je me dis qu’on aurait dû modifier certains petits détails (on voit toujours davantage les défauts quand on fait soi-même les choses et qu’on y investit un peu de son amour propre, mais « c’est nous qu’on l’a fait » !). Alors par curiosité, j’ai cherché des photos de chantiers réalisés avec le même parement : dans l’ensemble nous n’avons vraiment pas à rougir du résultat obtenu, surtout pour des débutants… J’ai vu des réalisations comparables à la nôtre, et surtout d’autres chantiers bien pires en terme de rendu esthétique alors qu’ils sont censés être effectués par des « professionnels » !

Il ne reste plus qu’à profiter de notre bien joli mur : c’est même possible de nuit, maintenant que Mickaël a ajouté l’éclairage sur la façade !

BONUS INSOLITE : en allant nous promener sur Google Maps, on s’est aperçus un peu par hasard que la photo satellite de chez nous avait été prise pile le jour où la surélévation a été réalisée !

Une jolie photo souvenir, en quelque sorte…