On ne manque pas d’air…

Ce billet nous ramène à un temps bien lointain… Une époque révolue où on n’imaginait certainement pas qu’un virus inconnu mettrait quasiment le monde à l’arrêt pendant plusieurs mois (c’est ça, l’effet papillon… ou effet pangolin ?). Évidemment, nous avons été confinés un temps comme tout le monde, mais les travaux ont tranquillement continué tant bien que mal, en tout cas autant que le matériel en stock nous le permettait !

A l’époque, notre principale préoccupation était d’avoir un robinet dans notre nouvelle cuisine (exagérer n’est pas mentir…).
Enfin pas tout à fait, parce qu’on avait pas encore de toilettes dans la “grande maison”, pas très pratique… Elles seront approximativement à l’endroit où il y a justement un seau !

Je suis tellement en retard dans l’écriture du blog qu’à l’époque notre priorité était encore de se protéger de la chaleur de l’été… (pas celui de 2020 hein, l’été 2019 ! ahah). Un volet électrique vient donc compléter le Velux déjà en place dans notre grenier.

L’intérêt premier de ce modèle est qu’il a un mini panneau solaire (quand je dis mini, c’est comparable à la taille d’un smartphone !) : du coup, pas la peine de prévoir de raccordement électrique, avec les risques de pont thermique ou fuites que cela présente…
L’autre intérêt c’est que ce volet peut être couplé à un système domotique et ça tombe bien, car nous avons dans notre maison un (presque) expert de la domotique (indice : ce n’est pas moi, déjà j’ai le code du wifi depuis peu, je suis content). Résultat : on peut d’une part piloter l’ouverture et la fermeture du volet à distance depuis notre smartphone, mais aussi paramétrer des “scénarios” qui déclenchent le volet selon divers cas de figure (c’est d’ailleurs l’intérêt de la domotique, mais on en reparlera !).

Non loin de là, l’isolation de la maison se poursuit, mais cette fois-ci il s’agit de l’isolation des combles : on déroule de la laine de verre sur les plafonds du 1er étage.

La première couche d’isolant est en place : encore quelques efforts pour mettre en place la seconde couche et on devrait passer des hivers bien au chaud dans le bureau (qui est donc juste en-dessous de tout ce bazar, de l’autre côté du placo !).
Au-dessus de notre future chambre, tout l’isolant est déjà en place !

Comme évoqué rapidement dans un précédent billet, initialement nous n’avions pas prévu de “gros” système de chauffage pour la maison, mais plutôt diverses systèmes de chauffage d’appoint : on a liquidé un “reste” de chauffage au sol de la dépendance pour l’installer dans le salon, et nous avons quand même installé des planchers chauffants pour notre chambre et le bureau (mais chut… officiellement vous ne le savez pas encore, ça sera dans un prochain billet !). Bref, même si la région bordelaise offre plutôt un climat tempéré (sans compter le changement climatique… hum), notre objectif était d’avoir une maison qui ne soit pas trop énergivore en hiver. Pour cela, nous avons d’une part misé sur une très bonne isolation, et d’autre part, nous avons profité d’une promo pour investir dans une VMC double flux à haut-rendement de la marque Sauter (rien que le nom, on sent déjà que ça va être tout un programme !).

Voici la bête… (pas encore raccordée)
Vu comme ça, on dirait une simple boite d’où sortent des tuyaux… C’est bien plus que ça !

Tout le monde connaît la VMC : ce dispositif n’était pas utile autrefois puisque les logements étaient bien moins isolés, ce qui suffisait à renouveler leur air intérieur. Avec l’amélioration des techniques de construction et d’isolation, l’habitat est généralement plus “imperméable” aujourd’hui, nous obligeant à installer une VMC qui évacue l’humidité ambiante, les odeurs voire les polluants de l’air intérieur. Problème majeur de la VMC simple flux (la plus répandue) : en hiver, le renouvellement de l’air entraîne des pertes de chaleur non négligeables, d’où parfois le ressenti de “petit courant d’air froid”…

La VMC double flux résout ce problème grâce à un échangeur thermique : ce dispositif permet que se croisent l’air neuf (entrant) et l’air vicié (sortant), sans que les deux flux ne se mélangent réellement. Résultat : en hiver, l’air neuf qui vient de l’extérieur est préchauffé avant d’être diffusé dans les pièces de l’habitation, il conserve donc seulement la chaleur de l’air sortant sans pour autant en récupérer l’humidité, les odeurs ou polluants… Logique inverse en été : la journée, l’échangeur thermique rafraichit l’air entrant en utilisant l’air sortant qui est généralement plus frais. Le petit plus est que cette VMC est équipée d’un “by-pass”, système intelligent qui permet de neutraliser l’échangeur thermique pour s’adapter à certaines circonstances, comme lors des nuits d’été : l’air neuf entre directement dans le logement sans passer par l’échangeur et ne sera donc pas réchauffé par l’air vicié chaud extrait du logement (idem pour certaines journées d’hiver où il fait chaud, ou à la mi-saison…) . Le rendement est bien sûr meilleur avec une VMC double flux, ce qui représente donc aussi un intérêt économique puisque la déperdition de chaleur est moindre.

Principe de l’échangeur thermique dans sa version intelligente : le “by-pass” contrôle la VMC selon les consignes données en amont… Exemple d’une nuit d’été, si on a configuré une température idéale de 22 degrés : si la température dans la maison est de 25 degrés après une chaude journée, l’air chaud sortant ne passera pas par l’échangeur thermique (ce qui évitera de réchauffer l’air frais entrant), jusqu’à ce que la température de 22 degrés soit atteinte (en-dessous de cette température, l’échangeur thermique jouera son rôle en récupérant la chaleur de l’air vicié pour réchauffer l’air neuf).

Cette brillante VMC ne serait rien sans son réseau de gaines qui desservent les différentes pièces de la maison depuis le caisson au dernier étage. Évidement, ce genre de réseau est beaucoup plus simple à penser et installer dans le cadre d’une construction neuve ou d’une grosse rénovation comme nous que pour une maison déjà existante… La conception du réseau de VMC répond à la logique du schéma ci-dessous (qui illustre la configuration hivernale, où il fait plus chaud dedans que dehors) : l’air neuf est insufflé dans des pièces dites “sèches” (chambres, salon…) tandis que l’air vicié est évacué des pièces “humides” (cuisine, SDB, toilettes…).

La plupart du temps, les gens optent pour un réseau de gaines souples isolées. Dans notre cas, nous avons choisi de simples tuyaux PVC rigides, tels que ceux utilisés pour transporter / évacuer l’eau : ils sont moins fragiles et sans doute plus simples à nettoyer que des gaines souples, mais nous voulions vérifier au préalable l’absence de dangerosité pour la santé, a priori c’est bon ! (le plastique, c’est pas toujours fantastique…)

Début de la mise en place du réseau pour la VMC : au premier plan, la “cour des miracles” des raccords PVC, je ne vous raconte pas la galère pour mettre la main sur le bon raccord à Leroy Merlin (un certain diamètre, avec un certain angle… un plaisir !).
Une des règles pour mettre en place le réseau de gaines : éviter à tout prix les virages trop francs qui pourraient atténuer le débit d’air ou être la source de bruits : on leur préférera des “déhanchés subtils” (oui je parle toujours de VMC).
Au milieu : un “silencieux” destiné à atténuer les bruits de la VMC, et éviter la propagation des bruits d’une pièce à l’autre via le réseau de gaines (c’est sans doute par manque de silencieux que dans certains immeubles, on peut entendre ce qui se passe dans d’autres appartements, depuis les toilettes notamment…).
Gaines de raccordement aux pièces de l’étage, côté jardin (chambre et bureau), on distingue également leurs silencieux.

En parallèle, Mickaël poursuit les raccordements derrière la cloison de la cuisine, dans ce qui deviendra un “mini local technique” situé derrière le trône (oui, je parle bien des toilettes).

Imaginez qu’il y aura bientôt un escalier qui montera juste devant Mika, et frôlera la fenêtre qui donne sur l’allée à gauche.
Le bazar savamment organisé des réseaux d’eau : comprendra qui pourra… (moi pas trop, enfin je sais ouvrir les robinets, c’est quand même le principal, non ?).
Au milieu : le petit chauffe-eau qui sert seulement pour la cuisine (ce qui évite de devoir attendre des plombes le temps que l’eau chaude arrive depuis l’autre bout de la maison !).

Pendant ce temps, expérimentations “niveau CE1” : j’ai récupéré des graines d’oranges bio ramenées du Portugal par un collègue, que j’ai fait germer…

A priori ça fonctionne plutôt bien jusque-là, je vous tiendrai au courant de la suite…

Pendant que je développe des compétences botaniques pointues, Mika s’amuse à barbouiller sur les poutres

Allez, plus que 4 autres poutres…
Pour l’instant l’ambiance est très “black & white”, mais quelques touches de couleur viendront bientôt égayer tout ça…
Une fois la peinture des poutres terminée, on fixe des baguettes d’angles qui accueilleront des rubans de LED pour un éclairage diffus. Pour le salon et la salle à manger, on a prévu des gradateurs, plus couramment appelés “(interrupteurs) variateurs” : ils permettront de régler assez finement l’intensité lumineuse selon l’ambiance recherchée…

Quelques ajustements dans la cuisine, notamment pour installer la hotte : ça tombe bien car alors que la fin d’année approche, nous prévoyons quelques festivités avec la famille et les amis pour le nouvel an (à ce moment là, on ne savait pas encore de quoi serait fait 2020…).

Au-dessus de la plaque de cuisson, découpe des meubles pour y encastrer la hotte de cuisine.
Mise en place d’une étagère où Mika prévoit la découpe pour laisser passer le tuyau d’évacuation de la hotte (vous avez vu ce grand art, avec le fond du placard qui vient épouser la forme de l’escalier ?).
La hotte de cuisine est en place !
Et voilà le résultat avec l’éclairage de nuit ! Vous noterez qu’à l’époque j’abordais 2020 avec un enthousiasme, j’avais même préparé une jolie déco pour le nouvel an… (si j’avais su).
De passage pour les fêtes de fin d’année, ma maman découvre la nouvelle cuisine (et le frigo encastré, en l’occurrence : alors, on mange quoi ce soir ?).

Dans le même temps, de grands placards prennent vie dans l’entrée (vous avez vu comme je trouve 1001 formules différentes pour ne pas dire qui fait les travaux, astucieux non ?).

Simple, fonctionnel : des placards d’entrée, quoi…
Non, c’est pas encore fini (ceci dit, ça n’a pas beaucoup évolué depuis !).

Parmi les petites choses qui font ce grand espace en travaux devient progressivement une (chouette) pièce à vivre : les bandeaux de LED qui entrent en action ! Au départ je n’étais pas un grand fan de la “lumière blanche” que je trouve un peu froide, mais il faut reconnaître qu’elle restitue plus fidèlement les couleurs qu’une lumière plus chaude.

Tadaaaam ! On ne regrette vraiment pas d’avoir installé un variateur lumineux pour le salon car on s’en sert quotidiennement pour adapter la puissance de l’éclairage selon notre activité (assez bas si on regarde un film, par exemple !).
Vue depuis l’autre bout de la pièce : nous avons sectorisé l’éclairage selon les 3 zones principales (cuisine, salon, salle à manger, ces 2 dernières zones bénéficiant de variateurs).

Abordons maintenant un sujet qui génère parfois des réactions incrédules chez nos interlocuteurs : les toilettes sèches ! Car oui, nous avons fait le choix d’en installer chez nous : pour le moment seules celles du RDC sont opérationnelles, mais à terme on devrait également en avoir dans les toilettes à l’étage. J’avoue qu’au départ je n’étais pas très enthousiaste, mais Mika a réussi à me convaincre, son avis sur le sujet pouvant assez bien être résumé par cette image de bon goût. Alors bien sûr, si on se fie aux chiffres sur le sujet, la consommation d’eau des toilettes ne représente pas grand-chose comparé à tous les “postes cachés” de consommation d’eau (à travers l’alimentation, l’industrie, les biens courants…). Mais c’est un effort supplémentaire et “militant”, en quelque sorte ! Mon militantisme ayant ses limites, j’ai été fin négociateur et je n’ai cédé qu’à condition de ne pas avoir à les vider… Précisons que nous avons quand même prévu les installations adéquates pour pouvoir éventuellement installer des toilettes plus “conventionnelles”, si jamais on changeait d’avis, ou tout simplement qu’on voulait un jour revendre la maison (nous sommes bien conscients que pour des “humains occidentaux contemporains”, cela pouvait être un point de blocage !).

Avant d’entrer dans le vif du sujet, luttons contre le principal préjugé qui mène la vie dure aux toilettes sèches : NON, elles ne sentent pas mauvais (en tout cas, pas davantage que des toilettes “conventionnelles” !). Dans notre cas, nous avons des toilettes qu’on appelle à litière bio-maîtrisée (ou TLB), donc la sciure et les copeaux absorbent l’humidité qui est généralement à l’origine des mauvaises odeurs (sur le plan chimique, la cellulose de ces matériaux réagit avec l’azote de l’urine pour éviter la création d’ammoniac).

Si on devait résumer les principaux avantages des toilettes sèches :

  • Écologiquement : pas de pollution d’eau, valorisation de la “production” en “circuit court” grâce au compostage (si vous avez un jardin)
  • Économiquement : factures d’eau allégées, système qui nécessite peu de matériel
  • Techniquement : facilité et rapidité de mise en place, pas de raccordement requis, ni de soucis d’évacuation ou entretien, installation “mobile” (mais cela dépend bien sûr du niveau de confort attendu !)
  • Sonorement (ahah) : pas de bruits de chasse d’eau !

Pour ce qui est des inconvénients :

  • La corvée inévitable : vider et nettoyer le seau régulièrement (pas forcément glamour !)
  • L’approvisionnement indispensable en sciure ou copeaux (et mine de rien, ça consomme…).

Alors les toilettes sèches, comment ça marche ? Voyons ça en images…

La notice simplifiée pour les invités : avec le temps, on s’est rendu compte que la pelletée de sciure avant n’était pas utile, il suffit d’en mettre suffisamment après pour absorber l’humidité !
Aperçu de l’installation : à première vue, pas grand-chose d’inhabituel dans ces toilettes, si ce n’est cette petite réserve de copeaux de bois (et peut-être l’assise qui fait toute la largeur de la pièce, pas forcément courant).
Une fois qu’on a relevé l’abattant et la lunette des toilettes, apparaît cette superbe bavette en alu, puis le seau qui est juste en-dessous (capacité : environ 30 L).
Gros plan sur la bavette, fabriquée sur mesure par vous-savez-qui ! Elle a le rôle (ingrat) de canaliser d’éventuels débordements vers le seau (une pensée pour tous ces gens dont le métier est de vendre des toilettes et autres objets du même acabit : je réalise que c’est tout un art de faire comprendre les choses aussi subtilement que possible sans vraiment les dire !).
Vue d’ensemble : à l’époque ce n’était pas vraiment intimiste avec les toilettes qui semblaient être au milieu d’un couloir, mais depuis la situation a beaucoup progressé ! (je maîtrise l’art du teasing…)

Petit retour d’expérience sur les toilettes sèches, puisque cela fait maintenant près d’un an et demi que nous les utilisons : d’abord sur le plan pratique, c’est au départ un peu déroutant de ne pas tirer la chasse, mais on remplace vite cette routine par la pelletée de sciure / copeaux.

Les toilettes doivent généralement être vidées tous les 4-5 jours, ce qui ne semble pas spécialement dérange Mickaël (la fréquence dépend bien sur du “volume de passage”, notre seau est donné pour 40 usages environ !). Comme vous l’aurez sans doute compris, le contenu des toilettes sèches va donc alimenter un composteur au fond de notre jardin (de même que les épluchures de légumes etc). Cela nécessite en réalité d’avoir au moins 2 composteurs pour mettre en place une rotation (lente, certes) : un composteur est régulièrement “nourri”, tandis que l’autre n’est plus utilisé. On laisse reposer ce dernier pendant environ un an pour ensuite récupérer du compost “mûr” qui pourra enrichir le jardin ! Dans l’absolu, rien de bien nouveau sous le soleil, mais c’est “magique” de faire ça chez soi… (écrit celui qui ne veut pas vider le seau).

En fait, le nerf de la guerre n’est pas nécessairement là où on le pensait : il réside dans l’approvisionnement en sciure / copeaux. Bien sûr, on peut facilement en acheter dans le commerce (ils sont généralement vendus pour la litière de petits animaux comme les cochons-d’inde), mais si on veut aller au bout de la démarche, l’idéal est d’en récupérer localement auprès de menuisiers / autres entreprises qui en donnent… On a réussi plusieurs fois à en récupérer, mais par manque d’anticipation ou de “source” identifiée, j’avoue qu’on en achète aussi régulièrement !

On se quitte donc sur cette note légèrement boisée (à cause des copeaux !), avec la promesse de bientôt revenir avec un nouveau billet pour rattraper le retard dans les mises à jour…