L’as du carreau !

Ah le carrelage… Une étape importante à bien des titres dans nos travaux ! Tout d’abord, parce qu’on savait que c’est un poste qui risquait de nous occuper un moment. Ensuite, attaquer la pose d’un revêtement de sol revenait (dans mon esprit, en tout cas) à dire que le plus gros des travaux lourds est derrière nous, et que nous nous acheminons lentement mais sûrement vers des tâches qui relèvent davantage de l’aspect visuel que d’un volet très technique (vous noterez que je n’ose pas encore employer le terme « décoration », nous n’en sommes pas encore là !). Et je ne vous parle même pas ici de budget : comme il s’agit d’un élément visuel assez important dans la pièce principale de notre maison, on a décidé de se faire plaisir. Être bien chez soi, ça n’a pas de prix… par contre ça a un coût ! (ahahah)

Pour vous faire un historique rapide sur la question, nous avions un temps envisagé quelque chose d’assez différent. J’avais repéré il y a plusieurs années un agencement que je trouvais à la fois original et élégant, à savoir associer des carreaux hexagonaux (style carreau de ciment) avec un parquet bois, ou des lames de carrelage imitation parquet. Voir ici les exemples de réalisation qu’on trouve désormais facilement puisque cette façon de faire est devenue une véritable tendance entre temps (un peu comme la verrière d’atelier qu’on retrouve un peu partout, ce qui n’enlève rien à son charme ceci dit !). Au-delà de l’intérêt visuel de pouvoir associer plusieurs matériaux et rompre la monotonie, j’aimais bien l’idée de marquer la délimitation entre une zone cuisine et le reste de la pièce, par exemple. Nous n’avons finalement pas retenu cette option pour 2 raisons principales : d’une part sur le plan technique, cela nous contraignait à une pose IMPECCABLE alors qu’on adore faire des trucs approximatifs, sous peine que le résultat accroche l’œil plutôt qu’autre chose… Par ailleurs, j’avoue que voir se multiplier les réalisations de ce genre m’a un peu refroidi (non pas que je me prenne pour le Karl Lagerfeld de la rénovation, mais un peu d’originalité ne fait pas de mal). Pour finir, nous n’aimions pas trop l’idée de miser sur un choix déco certes original, mais dont le parti-pris risquait peut-être de « mal vieillir » au fil des modes déco (oui, ça fait 3 raisons et pas 2, mais c’est mon blog donc je décide). Voilà, à ce stade vous êtes ravis d’avoir appris en 834 mots pourquoi nous n’avons PAS choisi cette option (ne me remerciez pas).

Mais que vois-je à l’horizon ? Oui, ce sont bien des paquets de carrelage qui font leur entrée dans la maison… Enfin je brûle quelques étapes, car il aura fallu bien des hésitations et discussions avant d’en arriver là.

« Mais alors Stéphane, comment diable avez-vous choisi votre revêtement de sol ? » me demanderez-vous (wow, comme vous parlez…). Voici donc quelques explications sur le choix de notre carrelage :

  • Le matériau : nous voulions un revêtement à la fois solide, qui dure dans le temps, facile à entretenir. Le carrelage s’est très rapidement imposé (nous avions vaguement évoqué le béton ciré mais cela nous semblait un peu délicat à mettre en oeuvre en le faisant nous-même).
  • Le format : on a assez vite abandonné le traditionnel petit format carré (type 30 x 30 cm) qui ne me plaisait pas beaucoup, un peu trop classique à mon goût. Dans l’idée de partir sur une imitation de parquet bois, nous avons vite retenu le format 20 x 120 cm qui est le plus répandu en la matière, puisque rappelant les dimensions des lames en bois.
  • L’aspect visuel : nous voulions un rendu assez texturé, avec un veinage visible qui rappelle bien sûr l’aspect du bois, mais une teinte qui soit lumineuse et pas trop chargée visuellement, ni trop « à l’ancienne » (on est pas chez mamie quand même !).

En réalité, le choix n’aura pas été aussi cartésien et rapide, mais toujours est-il qu’après quelques visites dans divers magasins spécialisés, l’étau s’est resserré autour de 2 marques et une poignée de collections (avec des teintes assez proches dans l’absolu). Nous avons finalement opté pour le MARAZZI Treverkview Miele 20×120 (avec dans l’ordre : marque, modèle, teinte, format), vous pouvez jeter un œil sur la page qui présente la collection Treverkview (il n’y a qu’une photo d’ambiance en extérieur pour la teinte Miele).

Après tant de bavardage, place à l’action ! Mickaël attaque la pose des lames vers l’entrée côté jardin et ça commence très fort puisqu’il a déjà fallu réaliser des découpes pour réserver l’emplacement dédié au futur paillasson (nous avons eu le temps de tester et approuver le concept dans la dépendance…).

Si c’est pas beau, ça…

Une parenthèse technique pour vous préciser que les carreaux que nous avons retenus sont rectifiés, c’est-à-dire qu’ils ont subi une opération supplémentaire pour recouper leurs bords afin d’obtenir une forme parfaitement rectangulaires (en effet à la cuisson les carreaux peuvent subir de légères variations de taille et donc avoir des bords moins réguliers…). C’est notamment intéressant si on est exigeant sur le résultat esthétique, puisqu’on peut alors opter pour des joints fins (jusqu’à 2 mm, alors qu’on pourra difficilement aller sous les 3/4 mm avec un carrelage « classique »). Par contre, choisir un carrelage rectifié n’est pas sans conséquences : vous aurez compris que ce type de carrelage est souvent de qualité supérieure et donc un peu plus cher, ce qui explique peut-être qu’il représente seulement un quart des ventes de carrelage… Par ailleurs, il se révèle plus délicat à poser, ou en tout cas il exige d’être plus méticuleux : la chape doit être parfaitement plane et la pose précise, sous peine d’attirer le regard (pas pour les bonnes raisons !).

Autre focus technique pour vous parler des croisillons autonivelants, qu’on trouve désormais couramment dans les magasins de bricolage. Sans entrer trop dans les détails, l’intérêt de ce système est de pouvoir régler le niveau et aligner extrêmement facilement les carreaux entre eux, pour un résultat visuel parfait (je sais, on dirait une pub !). Evidemment le matériel spécifique demande un investissement un poil plus élevé que pour une pose « traditionnelle », mais le jeu en vaut largement la chandelle : non seulement les carreaux sont bien posés, mais on s’évite aussi pas mal de sueurs froides… C’est peut-être ce qui explique que même des professionnels semblent utiliser ce système aujourd’hui ! Petite vidéo de démonstration (pour une fois je fais appel à une vidéo Castorama, c’est de bonne guerre puisque nos appels du pied vers Leroy Merlin pour sponsoriser notre blog n’ont pas fonctionné…)

Nivelator, alias le système qui aligne et nivelle les carreaux plus vite que son ombre ! (pensez à moi pour tous vos slogans divers et variés)

Changeons brièvement de sujet : pour varier les plaisirs, Mickaël pose le bloc porte du bureau. A vrai dire, nous sommes partis sur des modèles de porte assez simples car ce n’était pas une thématique où nous avions des attentes très élevées, nous avons donc privilégié un budget (très) raisonnable pour ce poste (en espérant que nous ne regretterons pas ce choix ultérieurement, pour des raisons esthétiques ou autre…).

C’est bon, le bloc-porte est bien posé !

Revenons-en à notre carrelage : la progression se poursuit tranquillement par bandes successives, dans la longueur de la pièce.

Bon ben, y’a encore du boulot…

Entre temps, Mika fait quelques reprises de maçonnerie : il enlève des excès de ciment laissés par nos amis maçons et retire un morceau de pierre instable dont il colmate sans tarder le trou (après tous ces efforts, ça serait dommage que la maison s’effondre !).

La pierre qui ne tenait pas trop en place a sans doute été rajoutée ultérieurement au bâti initial, pour refermer une ouverture existante. Rénover l’ancien, c’est aussi ça : devoir composer avec l’histoire de la maison et ses évolutions successives, pour le meilleur et pour le pire…

De mon côté, la situation est moins préoccupante à l’intérieur : le printemps est à peine là, alors en attendant des jours meilleurs (et surtout des nuits moins fraîches), les semis continuent de grandir à l’abri !

C’était le bon temps où les semis étaient encore sous contrôle : bien rangés, parfois étiquetés, de taille raisonnable… L’arrivée des beaux jours aura eu raison de mon organisation cartésienne, et j’ai fini par tout mélanger, planter des trucs un peu au hasard… Bref, le jardinage « à peu près », voilà qui me ressemble !

Nous arrivons à un stade du carrelage où j’ai cru que ma vie était fichue, et j’ai presque versé une larme de dépit (si si). Je m’explique : voulant réaliser les joints du carrelage progressivement, et après visionnage de quelques vidéos en ligne, Mickaël a souhaité appliquer une technique qui consiste (grosso modo) à mettre du joint un peu partout et nettoyer ensuite progressivement. Problème : cette technique implique de bien maîtriser son temps puisque le joint a tendance à durcir assez rapidement, et peut aussi laisser des traces à la surface du carrelage si on ne le nettoie pas assez vite… Bilan des courses : en s’attaquant à une zone sans doute trop grande, nous avons été dépassés par les événements, et avons dû terminer l’opération aussi vite que possible, sans être vraiment sûrs du résultat…

Pour cette première zone, jusqu’ici tout va (à peu près) bien… Le petit seau, l’éponge et Mika arrivent à suivre le rythme pour essuyer les excédents de joint sans trop tarder !
Les joints en cours de réalisation. Nous avons opté pour un joint beige « standard » sans trop s’attarder sur l’association avec la teinte des lames. Au final, je me dis que les joints sont peut-être un peu clairs (ils ressortent trop visuellement à mon goût), tandis que Mika se veut rassurant et dit qu’ils fonceront au fil du temps (mais qui a parlé de saleté ?).
Vous aussi, vous sentez le drame arriver ? C’est le moment où il a fallu courir dans tous les sens (mais sans trop marcher dans tout ça) pour lisser les joints, nettoyer les carreaux (et ramasser les cheveux arrachés, me concernant).

Heureusement, tout est bien qui finit bien : sans doute grâce à mes remarques désagréables encourageantes, nous avons tant bien que mal réussi à nettoyer le plus gros du bazar, à grand renfort de vinaigre blanc. Instant Téléachat, évoquons brièvement le bon investissement du jour : pour la modique somme de 2 euros, vous pourrez faire l’acquisition d’une petite mais très pratique raclette de carreleur. Cet outil se révèle fort utile pour combler de joint les interstices du carrelage mais aussi racler les excédents de joint.

Après ces quelques émotions (surtout pour moi en fait), le carrelage poursuit sa lente progression… Aurais-je oublié de préciser que Mickaël procède à une pose avec un double encollage ? Cela veut dire qu’on dépose le gros de la colle sur la chape mais également une couche plus fine au dos de la lame (par opposition à une simple « pose collée » ou seul le support est enduit de colle). Cette technique est notamment recommandée pour les carreaux de grandes dimensions, car elle permet une adhérence parfaite.

Le mortier-colle est réparti sur la chape à l’aide d’un peigne à colle (à droite) dont on devine les dentelures, tandis que le « beurrage » du dos de la lame se fait avec une truelle langue de chat (rien à voir avec le gâteau, c’est la truelle fine dans la main de Mika !).
Mise en place de la lame : les croisillons jaunes entre les carreaux permettent de les aligner entre eux (joint uniforme partout). En vissant ensuite les « cloches » noires sur les croisillons, on s’assure automatiquement que toute les lames sont de niveau (sol plat).

Quelques explications sur le systèmes de croisillons auto-nivelants : on laisse les cloches en place le temps que la colle prenne (quelques heures a minima, le fabricant recommande 24h). Une fois ce laps de temps écoulé, on peut dévisser les cloches pour les réutiliser plus loin, tandis qu’on doit casser les « mâts » des croisillons jaunes (leur pied reste quant à lui noyé à tout jamais dans le mortier-colle, cruel destin…).

Les choses se précisent : au premier plan, les câbles électriques qui alimenteront le futur îlot de cuisine (inutile de préciser que notre ingénieur en chef avait anticipé les choses en réservant une saignée dans la chape…).
Le début de la fin : la progression est d’autant plus lente que nous n’avons pas un nombre suffisant de cloches, ce qui oblige à attendre que la colle prenne avant de poursuivre… Pour s’occuper, un brin de ménage ne fait jamais de mal !
Cette photo n’est pas la meilleure sur le plan esthétique, mais elle est quand même géniale parce que le carrelage est TERMINÉ !

Près de 50 m² plus tard, Mika est venu à bout du carrelage : il estime y avoir consacré 35h, soit pas loin d’une semaine à temps complet, entre la pose des lames et la réalisation des joints (il faut dire que manquer de cloches n’a pas aidé, l’obligeant à « fractionner » le chantier). Bien sûr, en y regardant de (trop ?) près, les mauvaises langues diront que certains joints ne sont pas parfaitement réalisés, voire qu’un ou deux carreaux ont des angles légèrement écornés (franchement, qui, mais QUI oserait dire ça ?).

Mais au risque d’en revenir au début de ce billet, voir le carrelage terminé dans ce qui sera notre future pièce à vivre est réconfortant : c’est une des étapes qui fait que le chantier devient maison petit à petit… et ça fait du bien ! Restez dans les parages car je rattrape lentement mais sûrement mon retard dans l’actualisation du blog : dans le prochain billet, nous profiterons de la période estivale pour aller prendre le grand air !