La cabane au fond du jardin (suite et fin)

Comme le temps file… Nos fidèles lecteurs réclament des nouvelles depuis le monde entier, il est donc amplement temps de faire le point sur notre nouvelle CABANE DE JARDIN ! J’avais terminé le dernier billet (il y a presque un mois et demi… hum hum) en vous laissant mariner dans un suspense incroyable : l’ossature de la cabane était déjà bien en place, ainsi que les prémices de son futur toit.

C’est parti : après quelques heures de travail, les tuiles sont en place. Pour joindre l’utile à l’agréable, on réutilise près de la moitié des tuiles de l’ancienne dépendance, comme un petit clin d’œil à « l’histoire » de notre terrain (on fait quelques économies par la même occasion !).

Mickaël pose ensuite le pare-vent et les liteaux (il me précise qu’on appelle ça du « contre-lattage », je n’ai pas tout compris à ce sujet et je me demande si ce ne sont pas des tasseaux en fait, si ce n’est que Wikipédia affirme que « l’ensemble des liteaux est appelé le lattis ou lattage »… Bref, je vous laisse méditer tout ça et enquêter si besoin !). La pose de ces baguettes de bois (quel que soit leur nom) permet en tout cas de ménager un espace entre le pare-vent et le bardage, qui permet à la structure de la cabane d’être ventilée.

Il fixe également la lisse basse qui va permettre d’accrocher la première lame de bardage. Les plus observateurs d’entre vous auront également remarqué la discrète grille anti-rongeurs posée entre temps !

Vient ensuite naturellement la pose du bardage lui-même, qui est relativement rapide (écrit celui qui prenait les photos). Nous avons opté pour du bardage douglas car il s’agit d’un bois durable (il vieillit plutôt bien), naturellement résistant aux champignons et aux insectes, et qui ne nécessite pas d’entretien particulier sauf éventuellement pour l’esthétique. Pour la petite histoire, le douglas ou pin d’Oregon est un bois présent depuis des milliers d’années dans l’ouest de l’Amérique du Nord, et qui aurait été introduit en Europe en 1827 par David Douglas (CQFD). C’est aussi un bois qui a de très bonnes propriétés mécaniques, ce qui explique son utilisation fréquente pour les charpentes (je m’arrête là dans les détails, parce que point trop n’en faut).

PAUSE OUTILLAGE – Le moment est venu de vous présenter notre nouvelle copine : la visseuse sans fil avec renvoi d’angle ! Pas forcément utile tous les jours, mais très pratique pour pouvoir visser à l’occasion dans des endroits peu accessibles avec une visseuse « classique », quand il y a peu de dégagement, dans les recoins…

Ce n’est pas flagrant sur les photos suivantes, mais Mika s’attaque au façonnage de l’embrasure de la porte (le pourtour qui va accueillir la porte elle-même). Il a été question à un moment de ne pas « ouvrir » de porte, mais d’avoir plutôt une cabane où les outils seraient rangés dans de très grands tiroirs auxquels on accède depuis l’extérieur (oui, une cabane dans laquelle on ne rentre pas, en fait). L’avantage était qu’on ne perdait aucune place pour l’accès / couloir, mais ce projet a été abandonné face à la complexité de fabrication / utilisation / sécurisation (et peut-être face à mon scepticisme aussi, d’ailleurs). Remercions au passage Seb qui, ayant furieusement envie de scier, a donné un coup de main pour continuer à avancer le bardage autour de la porte.

Il manquera forcément quelques photos à ce billet, car j’ai lâchement abandonné Mickaël à son triste sort le temps d’un mini-voyage en Islande avec des amis (ce fut court mais intense et superbe, Mika a quant à lui préféré rester bien au chaud à Bègles, s’évitant ainsi des trajets en avion un peu longs, il faut dire qu’il pensait qu’on pouvait se rendre en Islande en train, autant dire que ça commençait mal… ahah). Bien que peu passionné par la géographie, toujours est-il que Mika se rattrape très largement dans le domaine des travaux : à mon retour, la cabane avait bien avancé ! Place aux images…

A l’intérieur, la pose d’OSB est presque terminée également : ces panneaux sont assez peu esthétiques pour des pièces à vivre et surtout peu recommandés (ce sont des émetteurs de composés organiques volatils, les fameux COV !), mais ils font très bien l’affaire pour notre cabane, avec un résultat fini propre !

Un bref détour par le jardin avec le poireau qui « monte en fleur » et a clairement décidé qu’en mai, il ferait ce qui lui plait ! La situation a même évolué entre temps, affaire à suivre dans le prochain billet…

Revenons-en à notre cabane : pour la structure du plafond, Mickaël fabrique et fixe des poutres en « I »  (un « i » majuscule, comme le profil de la poutre, voir photo ci-dessous…). Ce sont des poutres généralement en bois composées de deux « membrures » (les sections rectangulaires en bas et en haut) ainsi que d’une « âme » qui relie les deux membrures (poétique, non ?), on assemble le tout par collage. L’âme est faite d’un panneau composite de bois / fibre de bois agglomérée (de l’OSB, dans notre cas). Cette composition (bois) et cette forme (I) apportent deux avantages majeurs : l’économie de matière par rapport à une poutre classique et la légèreté de la structure (pour les « petits chantiers » comme nous, c’est un avantage indéniable quand il faut transporter et poser tout ça…). Les poutres en « I » peuvent être mises en œuvre pour les toitures, planchers et murs, que ce soit à petite ou grande échelle. Il est bien sûr possible d’acheter ces fameuses poutres « prêtes à poser » auprès d’entreprises spécialisées, mais on peut aussi les fabriquer soi-même si on a du temps, de l’adresse et de l’huile de coude ! 😉

Dans la foulée, mise en place du lambris du plafond, qui est « juste posé » (et non fixé par des clous ou autre, merci la gravité !). La subtilité que vous pouvez observer sur les photos ci-dessous, c’est que ce plafond sert également de plancher pour la partie supérieure de la cabane. Cet espace en forme de triangle permet de loger astucieusement les planches et autres « fournitures » peu sensibles dont la longueur ne permet pas un rangement aisé dans la cabane (et si besoin, elles peuvent même dépasser, en tout cas pour le moment nous n’avons pas fermé cet espace ).

Mika découpe et fixe ensuite le bardage qui va recouvrir la porte.

ASTUCE DU JOUR : les bords du bardage sont découpés en biais à 45 degrés (aussi bien pour l’embrasure que pour la porte elle-même) de manière à ce que l’intégration soit optimale, on évite ainsi d’éventuelles inondations en cas de pluie diluvienne. Vous noterez au passage qu’on a encore une fois joué la carte du « recyclage » avec des pentures récupérées sur l’ancienne dépendance ! (j’ai dû chercher pour retrouver le terme, mais les pentures, ce sont ces bandes de fer qui soutiennent des portes ou volets sur leurs gonds – si comme moi vous voulez réviser votre vocabulaire de volet —> petit schéma)

Au milieu de quelques allers-retours entre les tréteaux et les gonds pour adapter au mieux la porte à son embrasure, Mickaël s’occupe également du doublage de l’intérieur de la porte (je vous épargne les petits travaux d’installation et ajustement pour le verrou…).

Et voilà le travail… Bravo à notre artisan aux mains d’or ! 🙂

Pendant tout ce temps, j’ai largement commencé à trier / ranger / rapatrier le matériel entreposé dans la vieille maison (c’était un peu l’objectif, quand même…). Après plus d’un an de chantier, autant dire qu’il y a un beau bazar entre les outils, les chutes de matériaux, les vis… Ce mini-déménagement d’un bout à l’autre du jardin (merci la brouette) nous a donc forcé à remettre de l’ordre avant de stocker dans la cabane, ce n’est pas plus mal !

Breaking news : on a enfin remplacé les pavés devant la porte de la dépendance par un vrai seuil ! (résultat non définitif sur la photo)

PARLONS JARDIN – Après tous ces travaux, on finit avec un peu de légèreté et de verdure : les deux premiers petits bacs (ceux en bordure de terrain) assistent à la naissance de leurs frères jumeaux, qui accueillent progressivement des locataires d’origines et apparences diverses…

Dans les petits bacs, le moral des troupes est plutôt bon dans l’ensemble (sauf ce satané basilic, dont je vous épargne le triste faciès).

La curiosité du jour : j’imagine que pas mal de gens doivent le savoir, mais lorsqu’on coupe une salade en laissant le « trognon », elle repousse (plutôt bien même) ! Il en va de même pour une large série d’autres légumes (poireaux, ail, céleri, chou chinois…), souvent la « recette » commence par laisser tremper dans l’eau la tige / bulbe / racine avant de remettre en terre. Reste à voir le résultat de cette « régénération », pour la salade ça semble très bien fonctionner (en même temps ce n’est vraiment pas un légume difficile à cultiver).

Sur la terrasse de la dépendance, la passiflore s’est d’abord emballée, nous offrant de bien jolies fleurs, puis elle a depuis connu des moments difficiles (après quelques journées de grosse chaleur, elle est actuellement en semi-coma, j’ai envie de pleurer).

Avant de se quitter, avez-vous eu vent de la rumeur qui raconte que certains plafonds commencent déjà à tomber dans la maison, alors qu’elle n’est même pas totalement vidée ? Je ne vous en dis pas plus, mais le prochain billet risque d’être mouvementé ! D’ici là, portez-vous bien… 😉