Après les murs, attaquons-nous à la charpente de la dépendance…
Ce samedi 9 janvier 2016, nous nous mettons au travail avec une motivation limitée : nous aurions bien dormi encore un peu, le ciel est bien gris, et les murs de la dépendance sont bien humides (il a beaucoup plu les jours précédents). Bref : le genre de journée où on n’a « pas trop envie ».
Heureusement, diverses activités ludiques sont proposées pour nous motiver, comme fabriquer de la colle pour poser les (presque) derniers rangs de briques. Pour cela, il nous faut : de la préparation pour colle + de l’eau + l’embout malaxeur que l’on fixe sur… la perceuse ! Rigolo, non ? (bon en tout cas moi je trouve ça rigolo, c’est mon blog alors j’écris ce que je veux). Sachez que vous pouvez vous aussi acquérir cet embout malaxeur / mélangeur / mixeur / machintruceur pour la modique somme de 2,40 euros, pas cher !
Autre activité ludique du jour, un atelier « Découpage et gommettes » (ou pas loin) : il s’agit de reproduire sur un carton la forme de l’œil-de-bœuf que nous avons choisi pour ensuite prévoir la future ouverture à découper dans le mur de la dépendance.
Saperlipopette, j’ai failli oublier de parler du pignon ! Rien à voir avec ce qu’on met dans les salades périgourdines, je fais référence au triangle de briques que vous voyez dans la photo ci-dessus, et qui va venir soutenir la charpente et le toit (les briques forment un « escalier » pour l’instant, il reste évidemment à les retailler pour obtenir le profil définitif du toit). Pour la petite histoire, une fois le pignon terminé et l’échafaudage démonté, on s’est aperçu qu’on avait oublié un marteau tout en haut, posé sur une brique…
La pose du premier pignon est assez encourageante puisqu’elle signifie que nous approchons de la hauteur définitive de la dépendance, et donc de la fin de l’étape « Lego » (parce qu’on a beau être de grands enfants, coller les briques, ça va un moment…). Vous noterez au passage que le soleil a vaguement pointé le bout de son nez dans l’après-midi.
Avant de terminer cette journée de chantier, nous prenons un peu de hauteur en montant sur le toit (de la maison principale, cette fois-ci !). Cette soudaine envie d’escalade trouve son origine quelques nuits auparavant : alors que nous dormons et qu’il pleut à torrents dehors, nous entendons des « poc poc » qui viennent de la salle de bains. Ayant déjà subi il y a quelques années la malheureuse expérience de ma chambre qui se transforme en Chutes du Niagara, je n’hésite donc pas à pousser Mika sur l’échelle qui mène au toit pour aller inspecter la source de la fuite d’eau (je monte aussi, parce que bon… j’ai payé alors je compte bien profiter de la maison et du jardin sous tous ses angles !).
Nous localisons rapidement la source de la fuite, à savoir une tuile cassée, et colmatons temporairement avec un morceau de film plastique. On profite de cette escapade pour soulever quelques tuiles et jeter un coup d’œil aux combles, qui ne sont guère isolés : on comprend mieux les courants d’air froid, déjà qu’on chauffe pas beaucoup la maison…
Que dire sur la journée du lendemain ? Pas grand chose puisqu’il n’aura pas cessé de pleuvoir, et comme nous l’avions deviné en regardant les prévisions météo, nous n’avons absolument pas pu avancer sur le chantier. Voilà au moins un bon prétexte pour aller bruncher avec des amis ! 😉
=========
Vendredi 15 janvier : le réveil sonne, mais nous prenons la direction du chantier plutôt que celle du travail. Le ciel étant capricieux, nous préférons profiter d’une journée où il fait beau pour avancer un peu. Nous sommes rassurés, malgré une tempête avec des bourrasques qui atteignent les 80-100 km/h, la dépendance a tenu bon la semaine passée (mieux vaut qu’elle s’effondre maintenant que quand on sera dessous, enfin mieux vaut surtout qu’elle s’effondre pas du tout). Petite parenthèse : et encore, je vous épargne le récit rocambolesque de mes aventures pour aller au travail par temps de tempête en cumulant bus + train + vélo, en espérant qu’il ne pleuve ou grêle pas et que nos amis cheminots ne soient pas en grève (mieux vaut en rire qu’en pleurer, ils avaient posé un préavis de grève « reconductible jusqu’en août »…). Fin des doléances !
Nous attaquons cette journée avec entrain puisque nous entamons une étape inédite du chantier : la construction de la CHARPENTE. Il se trouve que la menuiserie est un univers dans lequel Mickaël est relativement novice (moi aussi comme vous l’imaginez, nos fidèles lecteurs commencent à connaître l’étendue limitée de mes talents…). Heureusement, pour ceux qui ont du temps, un peu de débrouillardise et la fibre autodidacte, internet est une mine infinie de ressources en tous genres pour faire des travaux ! Les jours précédents, Mika avait donc imprimé une poignée de feuilles sur la vie secrète des charpentes (ou pas loin), et fréquenté assidûment le site « Copain des Copeaux » (si si ça existe, cherchez vous-même !), où on trouve des tutoriels et discussions qui permettent de s’en sortir.
Le problème de la charpenterie, c’est qu’on part souvent avec des pièces de bois qui mesurent 3, 4 ou 5 mètres de long, ce qui n’est guère pratique pour le transport quand on a une Clio (avec une remorque, certes). Après réflexion, nous avons jugé sage de ne pas donner au journal Sud Ouest l’occasion de faire sa une sur un titre racoleur de ce genre :
Plutôt qu’aller dans notre Leroy Merlin favori qui est un peu plus éloigné, nous avions donc prévu d’aller chercher nos poutres dans un magasin à 5 minutes de la maison. J’ai demandé 10 fois à Mika s’il était sûr que le magasin aurait ce genre d’articles en stock, et il m’a répondu 10 fois que oui, évidemment. J’aurais peut-être dû demander une onzième fois, puisqu’une fois arrivés au magasin en question : « Ah mais monsieur, nous n’avons quasiment pas ce genre de produits, nous sommes spécialisés dans la tuile… » (voilà voilàààà). Pour conserver un semblant de dignité, nous profitons de l’occasion pour grapiller quelques brochures sur les tuiles : autant joindre l’utile à l’agréable, puisqu’il faudra bien couvrir la dépendance !
Après ce cuisant échec, nous prenons la direction de Gedimat où les rebondissements furent également au rendez-vous : « Mon collègue au comptoir vous a vendu ce modèle ? Ah non, parce qu’on en fait plus, enfin je crois, il faudrait que je vérifie, peut-être aussi que c’est le stock qui n’est plus bon comme on a pas fini l’inventaire… ». Bref, après divers ajustements, il n’est pas loin de 14h quand nous finissons de ramener nos derniers morceaux de poutre à la maison : quelle aventure !
Mickaël a préparé un joli petit plan de la ferme que nous allons construire. La ferme, vous avez dit ? C’est l’assemblage des poutres emboitées qui va soutenir le toit en répartissant les forces sur la charpente. Nous avons opté pour un modèle simple de ferme, mais il existe d’autres versions bien plus complexes (et coûteuses) à fabriquer…
En un peu plus clair, ça donne le schéma suivant :
Après ces considérations théoriques, passons à la pratique ! Mika découpe les poutres à la scie circulaire pour obtenir le bon gabarit.
Quelques efforts de plus, et si vous reprenez le schéma de la ferme, vous reconnaîtrez sur la photo suivante l’ébauche du bout de l’arbalétrier (en vert).
Et voici notre arbalétrier terminé :
Ne croyez pas que je me tournais les pouces pendant ce temps : je profite des « temps morts » du chantier pour enduire progressivement les murs de la dépendance, ce qui permet de les protéger de l’humidité (ce n’est pas du luxe vu ce qui tombe !). Un travail de longue haleine…
Nous poursuivons nos activités de charpenterie le lendemain, et il faut reconnaître que le travail du bois est assez agréable : contrairement à d’autres étapes des travaux, il s’agit moins de faire des efforts physique que penser en amont l’assemblage de la charpente et modeler le bois en peaufinant petit à petit le résultat. On utilise pour cela des ciseaux à bois (ou ciseaux de charpentier), sortes de grosses limes affûtés dont on tape sur le manche avec un maillet en caoutchouc. Photo à l’appui, avec Mika qui évide la mortaise de l’entrait (j’en vois qui ont pas bien suivi, au dernier rang…).
Pour ceux qui n’ont pas bien suivi, voici donc comment fonctionne le fameux duo « tenon-mortaise » (c’est un peu les Laurel et Hardy de la charpente, enfin passons) :
Notre tenon et notre mortaise étant prêts, nous réalisons d’abord les tests d’emboîtement « sur la terre ferme » :
Nous sommes tellement fiers du résultat que nous ne résistons pas à l’envie de voir le montage en situation avant de débaucher (parce que oui, dans le Sud Ouest, on « embauche » le matin, et on « débauche » le soir… loin de moi toutefois l’idée de lancer un grand débat sur les chocolatines et pains au chocolat !). Bref, place à l’œuvre d’art :
Le dimanche 17 janvier, nous continuons sur notre lancée avec l’usinage du poinçon, qui est la pièce verticale au centre de la ferme :
Le rabot entre ensuite en action pour donner aux pièces de la charpente un rendu moins brut :
Alors que la fin de cette (courte) journée approche, nous couvrons la dépendance avec de grandes bâches pour éviter qu’elle prenne davantage l’eau, et pouvoir par la suite installer la charpente et travailler à l’abri…
Dans le prochain épisode, nous parlerons sans doute encore de charpente, mais aussi de toiture et de tuiles : parmi la large variété de coloris et formes qui existent, Stéphane et Mickaël parviendront-t-il à se décider ? Voilà qui promet de longues tergiversions… tergevérisa… bref, ça va pas être simple de choisir ! 🙂