Les maçons du coeur

Pas de billet depuis 2 semaines, mais ne croyez pas que nous sommes trop occupés à manger les chocolats du calendrier de l’Avent, ou arpenter les rues bordelaises pour les emplettes de Noël !

Revenons donc un peu en arrière : ce samedi 12 décembre, nous attaquons la journée avec l’objectif de bien avancer la construction des murs avant de filer à un goûter de Noël programmé de longue date (il y a des priorités dans la vie…). Nous ne saurons jamais si c’est le beau temps ou l’idée de déguster une délicieuse bûche de Noël qui nous a donné autant de motivation ce jour-là, toujours est-il que nous avons été fort efficaces (un peu d’autocongratulation ne fait jamais de mal).

Nous avons installé de grandes plaques en polystyrène entre le nouveau mur de la dépendance et l’ancien mur qui nous sépare des voisins, en calant le tout avec de la mousse expansive. Même si je connaissais déjà, je reste assez fasciné par ce produit qu’on pulvérise comme de la Chantilly ! (mais ça semble peu digeste au final)

Pour le moment ça ressemble juste à un vilain rafistolage, mais cela ne durera pas...

Les murs montent au fil des heures, sous un grand ciel bleu…

Manque juste une piscine pour faire un petit plongeon entre deux briques (ou pas).

Nous profitons de ce beau temps pour un déjeuner léger en terrasse (ben oui, on pense au goûter qui nous attend…).

Bon appétit bien sûr ! (oui, c'est possible de faire un repas à base de fromage seulement)

Le lendemain, nous poursuivons inlassablement notre maison Lego. Heureusement qu’on voit les murs monter petit à petit, sinon nous aurions l’impression d’être les héros d’un film qui tourne en boucle : découper la brique si besoin, enduire de colle, poser la brique, vérifier le niveau, réajuster la position éventuellement, faire les joints… Brique suivante !

Je deviens un expert pour enduire les briques de colle !

Vous l’aurez compris, la météo et la température sont des éléments clés dans la motivation et le bon avancement d’un chantier, enfin surtout quand il se déroule en extérieur : nous profitons donc de ce BEAU TEMPS (je ne sais plus si je l’ai déjà dit… ahah) pour déjeuner accoudés au bar, ou disons plutôt à l’ébauche de fenêtre.

Repas aux petits soins pour le gratin des ouvriers ! (je vous laisse savourer ce plus ou moins subtil jeu de mots)

A la fin du week-end, la dépendance compte 3 ou 4 rangs supplémentaires de briques, et les ouvertures continuent à se dessiner de plus en plus nettement.

Passion balayage.

 

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Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la semaine de travail nous semble parfois être davantage une “période de repos” entre 2 week-ends de chantier. La semaine dernière, Mickaël a profité des trajets habituels entre la maison et son boulot pour prendre la remorque : il a ainsi récupéré au fil de la semaine du menu matériel, ce qui nous évite de faire des trajets sur le précieux temps du week-end. Il a bien sûr récupéré des briques, et je pense que les caissier-e-s de Leroy Merlin craignent déjà le pire : nous avons commandé à l’avance 400 briques, sauf qu’il les récupère au rythme d’une quinzaine à chaque passage… Ils n’ont pas fini de nous voir ! Dans la liste des nouvelles acquisitions : des tréteaux de maçon qui nous seront bien utiles pour la suite des évènements, quand la dépendance prendra de la hauteur (et nous aussi, par conséquent).

Alors que le week-end approche, un coup de théâtre survient : les fameuses briques sont en rupture de stock dans notre magasin habituel. Sapristi ! Bien qu’un peu décontenancés, qu’à cela ne tienne, nous décidons de prendre les choses avec philosophie et de réfléchir à d’autres activités ludiques pour occuper le week-end.

 

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Samedi 19 décembre : pendant que certains fêtent le 100e anniversaire de la naissance d’Edith Piaf, d’autres entament une journée de chantier (chacun son truc hein). Nous accueillons Karine, la soeur de Mickaël, et son chien, qui viennent nous prêter main forte, enfin surtout sa soeur en réalité.

Mickaël continue à ériger le concurrent direct de la Muraille de Chine (c’était ça ou la comparaison avec la Tour de Pise, vous comprendrez mon choix). Je m’aperçois que j’ai oublié de vous parler de cet élégant bandeau noir qui vient habiller le bas de la dépendance : c’est un enduit bitumeux conçu spécialement pour protéger les fondations de l’humidité (et ainsi éviter que notre dépendance se transforme éventuellement en pataugeoire).

Vers l'infini et l'au-delà...

Pendant ce temps, la soeur de Mika et moi creusons comme des bagnards. Nous devons en effet abaisser le sol d’une trentaine de centimètres partout à l’intérieur de la dépendance. Avant de couler la dalle en béton, l’objectif est de pouvoir remplir cette zone d’une couche de gravats qui éviteront à la terre de faire remonter l’humidité par capillarité. Avant de mettre les gravats eux-mêmes, on dispose sur la terre un geotextile, c’est-à-dire une sorte de film synthétique qui laisse passer l’eau pour qu’elle retourne vers le sol, sans que la terre puisse remonter pour autant (je fais du mieux que je peux pour les explications… hum).

Je propose un référendum sur l'heure de fin du travail selon la pénibilité du travail.

Il faut voir le bon côté des choses : à force de gratter la terre, je finis par tomber sur des trucs pourris trésors insoupçonnés. Les carreaux cassés et autres bouts de verre, c’est a priori pour tuer ou éloigner les taupes. Pour ce qui est des quelques jouets / billes : Mickaël dit qu’il était autrefois d’usage d’enterrer des jeux d’enfants sous la maison en construction pour porter bonheur, mais je n’ai rien trouvé à ce sujet après une (rapide) recherche.

Un trésor dans votre jardin...

Nous sommes à quelques jours de Noël, mais il fait grand soleil et les températures avoisineront les 20 degrés au summum de la journée. Nous en profitons pour déjeuner au soleil :

Petits toasts, sirop, macarons : c'est la fête ! (et encore, il manque le délicieux poulet et ses petits légumes, préparés par ma belle-mère qu'on ne remerciera jamais assez)

Alors que j’envisage une sieste pour digérer paisiblement, le chef de chantier me rappelle à l’ordre. Bon bon, je reprends ma pioche et ma pelle, et je creuse de plus belle ! On se relaie avec Karine pour piocher la terre, puis la pelleter dans la brouette, et aller déverser le tout vers le fond du jardin, où commence à s’élever une montagne presque aussi haute que les Pyrénées. Vous noterez que pendant qu’on trime, Mika s’amuse à enterrer des tuyaux… Si si, on voit vaguement un truc qui dépasse au fond ! D’ailleurs à propos de truc qui dépasse, ce que vous voyez au centre de la photo, ce sont les fondations en pierre de taille de l’ancienne dépendance, autant dire qu’on va sûrement y aller au burineur pour les enlever, au moins en surface…

Heigh-ho, heigh-ho, on est toujours au boulot !

La journée de samedi s’achève sur une pointe d’inquiétude : Mika s’est rendu compte qu’on risque de manquer de pente pour évacuer les eaux usées de la dépendance vers le tout-à-l’égoût. Il est en général recommandé d’avoir une pente minimale de 3 cm par mètre, or la configuration actuelle ne permet pas d’obtenir ce chiffre. A défaut de trouver une solution sur l’instant, je pense “cabane au fond du jardin” et “douche à l’arrosoir”… Voilà donc un problème qui mérite une sérieuse réflexion, mais pour l’instant cette histoire d’évacuation ne sent pas bon (!).

Le réveil est bien difficile ce dimanche matin : il y a bien sûr la fatigue causée par les travaux de la veille, mais nous sommes surtout terrassés par l’élection de la candidate du Nord-Pas-de-Calais comme Miss France 2016 (parce que oui, nous avons trouvé le temps de participer à une soirée sur cette thématique, le suspense était à son comble, à chacun de miser sur le bon cheval, un peu comme pour les courses hippiques, mais je m’égare…). Je me console en me disant que de toute façon, à la fin celle qui est élue fait de la pub pour le salami au Lidl de Concarneau !

Bref, heureusement qu’on peut compter sur notre entourage pour nous donner de l’énergie de bon matin (avant 10h pour moi c’est de bon matin). Alors que nous sommes encore en pyjama et chaussons, la trace de l’oreiller sur la joue et la tartine de confiture à la main, les valeureux Jean-Paul et Dominique annoncent leur venue. Nous avons tout juste le temps d’être présentables, qu’ils sont déjà là pour nous aider à débarrasser le jardin de “cadeaux” divers et variés généreusement légués par nos amis squatteurs. Non contents d’amener tout ce bazar à la déchetterie, nos héros du matin nous déposent même un “colis repas” de blanquette (que demande le peuple ?).

La journée commence fort, très fort même : on décide de casser le mur qui bouche l’entrée de la maison (celle qui donne sur la rue, donc). Mika avait commencé la veille à enlever les 2 rangs de parpaings les plus hauts, je continue donc à casser le mur petit à petit avec une grosse masse, depuis le haut d’une échelle, en essayant de ne pas exploser de pare-brises / assommer les mamies qui vont chercher leur pain / envoyer des morceaux de parpaings sur les poussettes qui passent. Au bout de 3 heures d’efforts acharnés, le mur est enfin à terre, et quelques efforts supplémentaires permettent de dégager la marche d’accès à la porte. Entre temps, nous avons même eu le passage (courtois et rapide) d’une patrouille de police méfiante, qui nous a demandé si nous étions bien propriétaires de la maison…

La fameuse porte enfin ouverte !

Après un rapide repas, nous reçevons la visite d’Olivier et Seb. Le chantier est décidément victime de son succès, avec toutes ces visites nous allons bientôt devoir faire payer l’entrée, ou refuser les jeans-baskets… (je plaisante : venez venez venez, on a des cookies !). Pendant que j’ajuste les prochaines briques qui seront posées, Seb aide la soeur de Mika à continuer les fouilles archéologiques, tandis qu’Olivier assiste Mika à l’entrée de la maison. Je vous avais raconté dans un billet précédent comment la vieille porte d’entrée avait déjà été bichonnée, entre temps Mika a refixé le cadre de la porte aux murs, reste maintenant à faire les joints pour assurer un minimum d’isolation (parce que mine de rien, on imagine que l’hiver finira par arriver…).

L'air ne passeraaaa paaaas ! (référence littéraire et cinématographique à trouver, à votre bon coeur)

Ces efforts divers et variés nous ayant donné un petit creux, toutes les équipes du chantier se retrouvent autour… ben… d’un goûter, évidemment ! Le seul problème des goûters en hiver, c’est qu’une fois que t’as fini ton thé et mangé les gateaux, il commence presque à faire nuit, donc goûter = grosse chute de productivité, mais il faut bien chouchouter les ouvriers pour éviter toute grève ou abandon de poste… 😉

A taaaable !

Quand je regarde le résumé de ce week-end, j’ai l’impression de beaucoup parler de nourriture, mais je vous assure que le chantier avance quand même pas trop mal, et surtout je vous certifie qu’à la fin du week-end j’avais bien mal à mes pauvres mains ampoulées à force de piocher, brouetter, casser… Quand Mika et moi jetons un oeil au calendrier, nous avons du mal à croire que la dépendance était encore debout il y a moins d’un mois : le temps semble filer trop vite, nous avons trop peu de temps pour que le chantier avance comme on le voudrait, et pourtant les travaux passés nous semblent déjà bien lointains !

A bientôt sans doute pour un nouveau billet : vous saurez alors si les fêtes de fin d’année donnent un coup de frein à notre redoutable productivité…